Le Parlement a entamé jeudi l’examen du budget 2026 du ministère de l’Éducation, en hausse notable de 656 millions de dinars. Une séance où les députés ont interrogé la capacité du ministère à réformer un secteur sous tension, entre besoins urgents en ressources humaines, infrastructures vieillissantes et attentes croissantes des enseignants.
Un budget en progression mais sous fortes attentes
La mission de l’Éducation se voit attribuer 8700 millions de dinars pour 2026, contre 8044 millions l’année précédente. Cette hausse de 8,16% se répartit entre trois grands programmes :
- Enseignement primaire : 3,233 milliards de dinars
- Enseignement de base et secondaire : 4,601 milliards de dinars
- Leadership, accompagnement et pilotage : 4,601 milliards de dinars
Ce cadrage budgétaire a immédiatement ouvert le débat sur la manière dont ces ressources soutiendront les réformes réclamées depuis des années : qualité de l’enseignement, surcharge des classes, conditions d’apprentissage et modernisation des établissements.
Recrutements massifs et régularisations : un chantier prioritaire
L’année 2026 sera marquée par un effort inédit de ressources humaines : 18.349 recrutements programmés, représentant 722,4 millions de dinars.
Les mesures phares annoncées :
- Régularisation de 4811 suppléants du primaire
- Recrutement de 2601 titulaires de licences appliquées en éducation (promotion juin 2024)
- Régularisation de 9026 suppléants du secondaire
- Recrutement de 100 diplômés de l’École supérieure des enseignants
- Régularisation de 1226 agents des laboratoires et d’encadrement
- Intégration progressive des agents des cantines
Ces régularisations, attendues depuis plusieurs années, ont été saluées mais aussi interrogées par certains députés, qui craignent une pression accrue sur la masse salariale et s’inquiètent de l’impact réel sur la qualité pédagogique.
Infrastructures : réhabilitations accélérées et créations d’établissements
Le budget d’investissement atteint 717 millions de dinars, une augmentation significative par rapport à 2025. Parmi les priorités :
- 19 nouveaux établissements financés à hauteur de 157 millions de dinars
- Réhabilitation de 464 écoles et lycées, pour 392,1 millions de dinars
- Plus de 51% d’augmentation des crédits de maintenance par rapport à l’an dernier
Les députés ont insisté sur l’état souvent critique des écoles de campagne : salles délabrées, sanitaires défaillants, manque d’équipements et difficultés d’accès.
Zones rurales : priorité au transport et à l’équipement numérique
Pour réduire les inégalités territoriales, le ministère annonce :
- 141 millions de dinars pour les équipements informatiques et fournitures
- Acquisition de 73 bus scolaires afin de renforcer le transport en milieu rural
Ces mesures doivent répondre à l’abandon scolaire précoce, particulièrement élevé dans les régions éloignées.
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