Au moment oĂą la nouvelle gouvernance prend possession officielle du pouvoir et que l’UGTT est en plein congrès, la TAP a sorti en date du 25 dĂ©cembre et contrairement Ă ce que nous lui connaissions avant la rĂ©volution, une synthèse des plus catastrophiques sur l’Ă©conomie tunisienne.
Ă€ lire le communiquĂ©, on serait tentĂ© de croire que ce pays souffre d’une sinistrose sans possibilitĂ© de rĂ©mission. Jugez en: « l’indicateur de productivitĂ© a chutĂ© Ă un niveau jamais atteint auparavant en raison des grèves injustifiĂ©es… en raison des demandes sociales exacerbĂ©es par la rĂ©volution » qui a bloquĂ© l’activitĂ© de plusieurs secteurs, outre l’arrĂŞt de plusieurs branches d’activitĂ©s industrielles et commerciales.
Selon la TAP la baisse de rentabilitĂ© aurait atteint plus de 94 % dans les mines et le secteur du ciment semblant vouloir indiquer sans prendre la peine de modĂ©rer ce taux par une moyenne gĂ©nĂ©rale, que depuis la rĂ©volution la transition a enfoncĂ© encore plus profondĂ©ment qu’il n’en Ă©tait attendu, une situation qui autrement dirigĂ©e aurait peut ĂŞtre abouti a un rĂ©sultat moins grave alors que l’agence reconnait que l’amorce de la crise Ă©tait dĂ©jĂ visible depuis quelques annĂ©es et particulièrement depuis 2010 oĂą le tourisme tout comme les mines et autres agrĂ©gats souffraient dĂ©jĂ d’un mal endĂ©mique. Un mal qui n’a jamais cessĂ© de s’aggraver depuis la deuxième moitiĂ© des annĂ©es 2000-2010 et encore plus exacerbĂ© depuis 2007 que personnellement j’identifie comme le dĂ©but de la fin du règne de Ben Ali.
En tout cas, Mustapha Bouzaiene cadre Ă l’INS a tentĂ© un bĂ©mol en expliquant que « c’est normal de voir la productivitĂ© en pĂ©riode postrĂ©volutionnaire atteindre ses plus bas niveaux en raison de sit-in qui ont paralysĂ© l’appareil productif », semblant corroborer par lĂ que la crise Ă©tait dĂ©jĂ latente avant les Ă©vĂ©nements de janvier. Et que par ailleurs elle (la crise) n’est pas aussi catastrophique que ça en annonçant que l’indicateur global est revenu de 132points Ă 129 points Ă fin septembre d’une annĂ©e Ă l’autre. 3 points de recul, ce n’est pas forcĂ©ment la cata!
De son cotĂ© Lotfi Khedhir de l’OCE est revenu sur le secteur des phosphates (dĂ©cidĂ©ment!) pour confirmer de son cotĂ© la baisse du niveau des exportations tandis que Khalil Ghariani de l’UTICa a de son cotĂ© enfoncĂ© le clou en mettant tout sur le dos des sit-iners. Comment aurait-il pu parler autrement?
Soyons clairs, nul n’ignore que l’Ă©conomie passe par un mauvais moment. Pour autant Ă voir le nombre de voitures qui circulent que ce soit dans Tunis, Sousse , Sfax et mĂŞme dans les petits patelins, Ă en considĂ©rer les souks qui foisonnent de monde, les bonnes rĂ©coltes tous azimuts cĂ©rĂ©ales comme olives, agrumes comme tout ce que la bonne pluie qui a votĂ© pour la rĂ©volution peut gĂ©nĂ©rer au plan agricole, sachant que l’eau , l’Ă©lectricitĂ©… et le retour progressif des conditions sĂ©curitaires Ă la normale et tout ce qui fait notre joie malgrĂ© cette dĂ©tresse de pouvoir se sentir libre, de bouger et dire ce qui nous fait mal…On devrait introduire de nouveaux critères pour juger.
Sachez que notre potentiel de nouveau dĂ©part est plus que jamais lĂ pour, si la nouvelle gouvernance se fait Ă la hauteur, amorcer un rebond qui fera date. Un PIB Ă 0 % positif n’est pas une BĂ©rĂ©zina! C’est mĂŞme une prouesse que ce ne soit pas la rĂ©cession au sens nĂ©gatif du zĂ©ro. Jetez donc un regard comparatif aux alentours et sachez apprĂ©cier le regard envieux de ceux qui ont choisi de faire comme nous et qui rencontrent une montagne de difficultĂ©s pour atteindre notre performance actuelle, quand bien mĂŞme handicapĂ©e, quand bien mĂŞme en baisse. Ă€ ce jour la bourse qui a perdu 20 % de sa capitalisation au dĂ©part en a dĂ©jĂ rĂ©cupĂ©rĂ© deux tiers. C’est un signal qu’il faut savoir apprĂ©cier. Donc, cessez de chercher des scoops de sensationnels, arrĂŞtez de nous angoisser avec vos chiffres qui ne disent pas ce que vous voulez leur faire dires encore que l’on se demande jusqu’Ă quel degrĂ© , ils sont crĂ©dibles!