Au lendemain du drame de Mazzouna, où l’effondrement d’un mur dans un établissement scolaire a coûté la vie à des élèves, les appels à la grève se multiplient dans les rangs des enseignants. Mais une voix dissonante a choisi une autre voie : celle de la dignité active et du don.
« Je ne vais pas grever. » C’est par ces mots simples que commence le témoignage d’une enseignante, partagé massivement sur les réseaux sociaux. À contre-courant du discours dominant, elle refuse d’entrer dans des « débats stériles » avec ses collègues ou de céder à une forme d’indignation qu’elle juge peu constructive. Elle propose plutôt un geste fort : « Si vous voulez vraiment faire le deuil, je vous invite à faire don d’une journée de travail pour rénover nos établissements publics délabrés. Je serai la première à donner. »
Loin de l’inaction ou du silence, cette institutrice affirme sa volonté de rendre hommage autrement. Une minute de silence sera observée avec ses élèves. Une Fatiha récitée à la mémoire des victimes. Et surtout, un appel vibrant à « travailler davantage » pour honorer les élèves, présents comme absents. « Le cours est un devoir national sacré », insiste-t-elle.
Dans un contexte marqué par la colère, ce témoignage propose une forme de résistance éthique : celle de l’engagement concret et du refus de l’instrumentalisation. « Ceux qui surfent sur la tragédie pour se donner en spectacle ne me représentent pas », tranche-t-elle.