Le secrétaire général du Syndicat national des officiers et des agents de la douane tunisienne, Mohamed Bizani a appelé l’autorité de tutelle à la vigilance et à effectuer une réforme radicale du secteur. Selon ses dires, la situation est « critique ».
Ces déclarations surviennent en réaction aux témoignages de l’Observatoire « Tunisiens pour une justice équitable » concernant la corruption au sein de la Douane.
Bizani a ajouté qu’il y a une vraie bataille au sein d’un corps sensible et stratégique qu’est la douane, d’autant plus que les textes réglementant le secteur donnent tous les pouvoirs au Directeur général, « ce qui ouvre grand les portes à toutes les formes de corruption et d’infractions ».
Dans une déclaration accordée à l’agence TAP, il a fait savoir qu’après la date du 25 juillet, les agents révoqués qu’il a qualifié d' »honnêtes » attendent toujours un changement de la situation et le lancement d’un processus de réforme radical « qui redonne de l’importance à la facilité douanière et ses compétences à travers un véritable diagnostic de la corruption et des infractions et manquements ».
Dans ce contexte, il a appelé la Présidence de la République à « s’occuper du dossier douanier et tenir les corrompus pour responsables », faisant référence à leur rencontre hier avec le gouverneur de Tunis, qui a dit être au courant du dossier et promis de le porter à l’attention du chef de l’Etat pour règlement.
Citant plusieurs exemples, le responsable syndical a noté que la direction du contentieux et des poursuites relevant de la direction générale des Douanes a perdu 1400 milliards de millimes tunisiens à cause de la fin des délais légaux de plusieurs affaires.
« Aussi, aucune mesure douanière n’a été prise à l’encontre de la juge interceptée en possession de devises et qui est restée en état de liberté », a-t-il ajouté, appelant à ouvrir une enquête sérieuse autour de la gestion des saisies douanières et à durcir les contrôles pour imposer une politique de transparence dans la gestion du circuit douanier.