Alors que le pays traverse une crise politique, économique et sociale inédite, la Centrale Syndicale s’est présentée comme un médiateur entre les différents protagonistes politiques pour voir le bout du tunnel.
En effet, en présentant son initiative portant sur le dialogue national, l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) ambitionne de réunir tout le monde autour de la même table en vue de trouver une issue à cette crise qui met en péril le pays.
Sauf que cette initiative est entourée de flou et fait face à d’énormes obstacles même avant sa concrétisation, certains observateurs pensent même qu’il s’agit d’un dialogue national mort-né au vu des grandes divergences qui s’emparent de toute la classe politique et notamment de la scène parlementaire.
Dans les coulisses des préparatifs pour ce rendez-vous d’envergure, on apprend que le chef de l’Etat Kais Saied a accepté de superviser ce dialogue national tout en posant ses propres conditions, à commencer par la participation de représentants de jeunes des différents gouvernorats.
Sauf que cette idée ne plait pas à tout le monde, et notamment à Ennahdha, qui trouve dans la participation de ces jeunes une tentative d’instrumentalisation et de récupération politiques.
Or cette éventuelle implication des jeunes ne constitue pas le seul obstacle auquel fait face cette initiative, la question de la participation ou non de certaines formations politiques pourrait en effet avorter ce dialogue même avant son début. En effet, il est presque impossible, sauf grande surprise, de réunir tous les protagonistes politiques et notamment parlementaire autour d’une même table.
A commencer par Qalb Tounès dont la participation fait l’objet d’un refus catégorique de la part du président de la République, arrivant au PDL, accusé d’être le représentant de l’ancien régime et passant par la Coalition Al-Karama que l’Ugtt refuse catégoriquement sa participation.
Ennahdha contre l’exclusion
En tout cas, pour Ennahdha, il n’est pas question d’exclure les deuxième et troisième blocs parlementaires et de contrecarrer les résultats des élections de 2019, c’est d’ailleurs la position exprimée par Khalil Baroumi, son porte-parole.
C’est aussi dans ce contexte que le leader du parti Qalb Tounès, Iyadh Elloumi a averti le président de la République contre tout détournement contre la Constitution, et contre les résultats des élections.
Anticipant également son exclusion, le Parti Destourien Libre, a appelé récemment l’UGTT, parrain du dialogue national, « à ne pas mettre tout le monde dans le même panier », en évoquant les courants extrémistes.
Le président de la République, Kais Saied, avait reçu, le 30 décembre 2020, le secrétaire général de l’’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi.
Une rencontre durant laquelle le chef de l’Etat a donné son accord de principe concernant l’organisation de dialogue national. Pourtant, le chef de l’état avait réitéré à maintes reprises sa position de principe selon laquelle « il n’est pas question de dialoguer avec les corrompus ».
L’UGTT avait officiellement présenté son initiative portant sur la tenue d’un dialogue national, le 1er décembre dernier. Cette initiative portera notamment sur les aspects sociaux et économiques du pays.
Habib Essid, Lazher Karoui Chebbi, Khemaies Jhinaoui, Boujemaâ Remili, Rym Mahjoub, Salma Elloumi, Ahmed Néjib Chebbi et Ridha Belhadj avaient adressé une correspondance à l’UGTT dans laquelle ils soutiennent son initiative portant sur un dialogue national.