Selon le rapport 2024 de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ), les gouvernorats du littoral dominent toujours le classement du développement régional. Tunis arrive en première position, suivie de Monastir, Ben Arous, Ariana et Sousse. Ces régions bénéficient d’une meilleure infrastructure, d’un tissu économique plus dense et d’un accès facilité aux services.
Les régions de l’intérieur à la traîne
À l’opposé, les gouvernorats de Béja, Jendouba, Sidi Bouzid, Kasserine et Kairouan occupent les dernières places du classement. Ils souffrent d’un manque d’investissements, de services publics insuffisants et d’un tissu économique fragile. Le rapport confirme ainsi le déséquilibre structurel entre les régions.
Un indice en déclin depuis 2015
L’indice de développement régional continue sa tendance à la baisse. Il est passé de 0,502 en 2015 à 0,484 en 2018. En 2024, il atteint 0,461. Ce recul reflète les difficultés économiques que traverse le pays. Le faible rythme de croissance, les tensions budgétaires et le ralentissement de l’investissement privé en sont les principales causes.
Une situation sociale de plus en plus préoccupante
La dimension sociale du rapport révèle une détérioration continue. Le pouvoir d’achat des ménages est en chute libre. Le nombre de familles nécessiteuses a augmenté : de 915 en moyenne par gouvernorat en 2021, il est passé à plus de 979 en 2024. L’accès aux soins de santé s’est également dégradé. Le nombre de médecins pour 10 000 habitants a diminué, passant de 10 à 9 en trois ans.
Des recommandations pour réduire les inégalités
L’ITCEQ appelle à des actions concrètes. Il recommande notamment de :
- réhabiliter les infrastructures de base,
- renforcer les réseaux de communication,
- soutenir l’investissement local,
- améliorer les conditions de travail des professions essentielles, comme les enseignants et les médecins,
- développer les structures d’accompagnement des entreprises, surtout dans les régions défavorisées.
Une priorité nationale
Les auteurs du rapport rappellent que la lutte contre les inégalités régionales est un enjeu majeur. Elle doit figurer parmi les priorités des politiques publiques. Offrir à tous les citoyens des conditions de vie décentes, quel que soit leur lieu de résidence, reste un objectif fondamental du développement durable en Tunisie.