Dans leur escapade, trente-neuf Tunisiens ont vécu un véritable cauchemar dans la ville de Pontarlier à la lisière des frontières franco-suisses.
Remis par les autorités helvètes à la police française, les ressortissants tunisiens ont été conduits et placés dans un garage où ils ont été désignés par des numéros inscrits au feutre sur leurs bras.
Voilà ce que révèle l’ordonnance remise par la justice à l’avocate marseillaise, rapporte le quotidien français « Libé Marseille ». De telles pratiques barbares ne sont pas sans rappeler la triste déportation des juifs par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.
Selon les avocats auxquels le juge de la liberté et de la détention a donné raison, la privation de liberté des clandestins tunisiens n’était pas légale. En effet ces derniers n’étaient ni en rétention ni en garde à vue dans la mesure où ils n’avaient formulé aucune objection à leur arrestation. De surcroît, les détenus ne maîtrisent pas dans leur majorité la langue française. D’ailleurs, le juge des libertés a accepté le raisonnement d’une avocate et a fini par libérer son détenu, un certain M.H., toujours selon « Libé Marseille ». Dans son ordonnance, le même juge a précisé que les actes de désigner des personnes humaines par des numéros marqués sur leurs bras « comportent des éléments vexatoires et humiliants » qui dénotent un « traitement dégradant » et ce, conformément à l’article 3 de la Cour européenne des Droits de l’Homme. Affaire à suivre.