En marge d’un séminaire organisé hier à Tunis sur le blanchiment d’argent et les moyens de lutte contre ce fléau qui a pris de l’ampleur depuis la révolution du 14 janvier, Madame Habiba Ben Salem, Secrétaire Générale de la Commission Tunisienne des analyses financières (CTAF), a annoncé que la Commission a traité pendant l’année en cours 249 dossiers impliquant des personnalités politiques ( Personnes politiquement exposées au sens des dispositions de la loi anti-blanchiment ).
Elle n’a pas précisé la nationalité de ces personnalités qui peuvent être des tunisiens comme ils peuvent être des étrangers. Mais à partir de certains recoupements d’informations, il n’est pas exclu que la liste comprenne des membres influents de partis politiques et des personnalités locales occupant des responsabilités, suspectées d’avoir transféré ou reçu vie le système bancaire d’importantes sommes d’argent dont l’origine n’est pas justifiée. Selon la loi anti-blanchiment en vigueur, la réalisation d’une transaction financière inhabituelle par rapport au profil de la personne en l’occurrence les revenus et les sources de revenus déclarés.
Selon la loi anti-blanchiment, la détection d’une opération inhabituelle doit faire l’objet d’une déclaration de soupçon de la part de la banque, l’assurance ou l’établissement financier non bancaire auprès duquel elle est réalisée. Cette déclaration est faîte auprès de la CTAF qui est une cellule de renseignements financiers présidée par le gouverneur de la Banque Centrale et comprenant des membres représentants les département concernés (Police, Douanes) et des magistrats. Le traitement de la déclaration consiste à apprécier le bien fondé de la déclaration et le cas échéant, transférer le dossier au procureur de la république pour déclencher les investigations utiles et soumettre le cas au tribunal compétent. Ainsi sur les 249 déclarations de soupçon parvenues à la commission au cours de cette année, 119 ont fait l’objet d’une transmission au procureur de la république.