Selon un communiquĂ©, relayĂ© par la TAP, de la Commission nationale d’investigation sur les affaires de corruption et de malversation, des listes nominatives de plusieurs avocats « ont Ă©tĂ© trouvĂ©es » dans l’un des palais prĂ©sidentiels.
Ces listes contiennent les noms des avocats choisis par Ben Ali et son entourage pour représenter les administrations, les entreprises et établissements publics devant les tribunaux.
Sur requĂŞte Ă©mise par le vice-prĂ©sident du tribunal de première instance Tunis I, la commission d’investigation est autorisĂ©e Ă fournir une copie de ces listes au prĂ©sident de la section de Tunis de l’Ordre national des avocats. Et après examen des diffĂ©rents Ă©lĂ©ments du dossier, en dĂ©but de semaine, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de le dĂ©fĂ©rer devant le procureur de la RĂ©publique près le tribunal de première instance de Tunis I, prĂ©cise le communiquĂ©, sans divulguer les noms des avocats.
Toutefois, selon une autre source, proche de l’affaire, lesdites listes des avocats «au service de Ben Ali» ne sont pas une dĂ©couverte. Depuis plus de deux mois, des avocats se chamaillaient au sujet de leur existence et des consĂ©quences de leur divulgation.
Sur les 7000 avocats tunisiens, il y aurait près de 200 avocats, dans ces listes, qui travaillaient pour Ben Ali. Il existe également une black liste comportant entre 60 et 70 avocats qui étaient interdits de représenter les administrations, les entreprises et établissements publics devant les tribunaux.
Pour connaĂ®tre les noms des avocats inscrits sur lesdites listes, il suffit de vĂ©rifier les noms des avocats qui reprĂ©sentaient les administrations, les entreprises et Ă©tablissements publics avant le 14 janvier . « Il faut voir du cĂ´tĂ© des ambassades, Phosphate de Gafsa, Tunisair, les banques (STB, BNA et BH) et des grands cabinets d’avocat Ă Paris qui reprĂ©sentent les intĂ©rĂŞts des sociĂ©tĂ©s tunisiennes ou Ă certains moments qui ont essayĂ© d’arrĂŞtĂ© la publication des livres critiques Ă l’égard de Ben Ali (comme la RĂ©gente de Carthage) », nous prĂ©cise la mĂŞme source.
Par ailleurs, il existerait aussi des listes de magistrats proches de Ben Ali, des noms de juges Black-listĂ©s. L’Association des magistrats tunisiens a d’ailleurs appelĂ© Ă la crĂ©ation d’un Conseil supĂ©rieur de la Justice chargĂ© d’Ă©tablir la liste des magistrats corrompus.