« Nous avions des appréhensions sécuritaires, où l’opération électorale serait attaquée ou brouillée. Tous nos forces sécuritaires étaient aux aguets en Tunisie en collaboration avec l’armée nationale pour sécuriser l’opération électorale. Nous avons commencé depuis quelques semaines des opérations préventives ou nous avons attaqué des niches terroristes que ce soit à côté des frontières algériennes ou dans les villes… […] Aujourd’hui, nous avons déployé environ 100.000 agents entre forces de la sécurité intérieure, de la garde nationale, forces de l’ordre, Protection civile et agents des douanes ainsi que des soldats, » a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur Mohamed Ali Laroui, hier soir, 26 octobre, dans la centre des médias de l’Isie à Tunis.
D’après Laroui, il y a eu déploiement de 80.000 sécuritaires au début mais lors des dernières 48 heures, avant le jour du scrutin, 20.000 agents ont été appelés en renfort. Aucun incident n’a finalement mis en péril le déroulement des élections.
Plusieurs opérations depuis le mois de juillet 2014
Ces mesures de prévention ont été prises alors que le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou avait averti, trois mois en avance, qu’il existait des menaces sérieuses visant le processus électoral.
Depuis, les opérations sécuritaires se sont intensifiées au cours de ces derniers mois. En juillet, les deux porte-paroles de l’organisation Ansar Charia, Seif Eddine Raies et Afif Amouri, ont été arrêtés.
Cinq opérations ont été menées au cours du mois de Ramadan ; des lance-roquettes, des grenades et une quantité importante de munitions, ont été saisies, un mois plus tard, le 3 septembre, par les brigades des douanes entre Médenine et Ben Guerdane.
Le même jour, Douze personnes ont été arrêtées. M. Laroui avait alors précisé que les unités sécuritaires de lutte contre le terrorisme de l’Aouina et de Sidi Bouzid étaient à la recherche du reste du groupe terroriste, notamment leurs leaders Lokmane Abou Sakhr et Mohamed Ali Gharbi, arrêté par la suite avec d’autres présumés terroristes.
Le chef du gouvernement, Mehdi Jomaâ, avait lui aussi révélé, samedi 25 octobre, l’existence de menaces internes et externes contre le processus électoral, affirmant qu’il y a eu plus de 1500 terroristes arrêtés depuis le début de l’année.
Dernière semaine de la campagne électorale
Cependant, durant la semaine précédant les élections, plusieurs opérations « préventives » ont eu lieu également, notamment celles menées jeudi 23 et vendredi 24 octobre avaient permis d’arrêter deux terroristes à Kebili et à Oued Ellil. Cette dernière opération a duré entre 26 et 27 heures et s’est soldée par la mort de 6 terroristes.D’autres arrestations ont eu lieu aussi à Béjà et à Nabeul.
Dans la nuit de vendredi à samedi à Dahmani dans le gouvernorat du Kef, six éléments intégristes ont été arrêtés en marge d’une opération sécuritaire, qui a conduit au démantèlement d’une autre cellule d’extrémistes religieux.
Outre les vagues d’arrestations, la cellule de crise sécuritaire du gouvernement avait en plus pris la mesure de fermer les frontières entre la Tunisie et la Libye pendant trois jours, du vendredi au dimanche 26 octobre, pour garantir le processus électoral au maximum.