L’avocate Dalila Msaddek a révélé, en marge d’une conférence de presse tenue par le Front de salut national, ce lundi 27 février 2023, que les informateurs à l’origine des récentes arrestations sont deux personnes, qui sont également impliquées dans des affaires de complot contre la sûreté de l’État, notant que l’un d’entre eux purge actuellement une peine de prison et l’autre est en liberté mais est interdit de voyage.
Dalila Msaddek a indiqué que tout le dossier était construit sur cette calomnie, qui vise à atteindre tous ceux qui ont causé l’emprisonnement de ces deux personnes.
« Le témoignage anonyme d’une personne qui s’est livrée à la justice, indiquerait qu’elle avait des informations à donner. Cette personne a raconté une histoire sur laquelle a été basé tout le dossier construit sur des contrevérités ».
L’avocate a ajouté que le rapport présentait une narration selon laquelle l’homme d’affaires Kamel Letaief est le chef d’un gang qui vise à détruire la Tunisie depuis 2011 et la transition démocratique, en ciblant la commission électorale, le Forum économique et social et les médias alignés derrière la révolution. « Il serait celui qui contrôle la ligne éditoriale des médias », a-t-elle ajouté.
« Toute cette affaire est un complot de l’État contre les opposants et vise à faire taire définitivement les quelques voix qui osent encore critiquer le pouvoir », a-t-elle dit. « Il n’y a pas la moindre preuve d’aucun crime, il n’y a rien. Tout ceci est fondé sur des contes racontés par deux personnes et que rien ne prouve », a-t-telle ajouté.
Samedi 25 février 2023, des mandats de dépôt en prison ont été émis contre neuf accusés dans l’affaire du complot contre la sûreté de l’État. Il s’agit de Kamel Letaief, Khayem Turki, Abdelhamid Jelassi, Issam Chebbi, Jawher Ben Mbarek, Chaima Issa, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhadj et un neuvième accusé originaire de la région de Sousse.
A ces neuf personnes, il faut ajouter le leader du mouvement Ennahda, Noureddine Bhiri, et le directeur de la radio Mosaïque FM, Noureddine Boutar, eux aussi, concernés par un mandat de dépôt.