Face à une situation judiciaire qu’ils jugent injuste, les médecins hospitalo-universitaires tunisiens lancent un mouvement de protestation sans précédent. Le Syndicat général des médecins, pharmaciens et dentistes hospitalo-universitaires a initié une pétition de démission collective concernant l’ensemble de leurs missions – soins, enseignement, recherche et gestion.
Cette action spectaculaire survient après des condamnations sévères dans l’affaire des « nouveaux-nés », avec des peines atteignant dix ans d’emprisonnement. Le syndicat dénonce une contradiction fondamentale : les praticiens sont jugés selon des standards européens alors que les infrastructures hospitalières tunisiennes ne répondent pas à ces mêmes exigences.
La chambre d’accusation a notamment reproché aux médecins de ne pas avoir démissionné malgré leurs alertes répétées sur les défaillances des installations. Pour Adnan Al-Hanachi, secrétaire général du syndicat, cette pétition qui vise à recueillir près de 2 000 signatures constitue une réponse directe à ce qu’il considère comme une dangereuse dérive judiciaire.
Cette crise s’ajoute à celle déjà initiée par l’Organisation Tunisienne des Jeunes Médecins, en grève nationale depuis le 21 avril 2025. Ces derniers protestent contre leurs conditions matérielles précaires et réclament une revalorisation salariale.
Ces mouvements simultanés révèlent un système hospitalier public tunisien au bord de l’effondrement, confronté à une profonde crise de confiance et de gouvernance.