Le président de la République, Kaïs Saïed, a réuni samedi au palais de Carthage les membres de l’équipe chargée du dossier environnemental de Gabès, leur demandant de finaliser et de remettre leur rapport final “dans les prochains jours”. Cette réunion intervient alors que la région est toujours marquée par l’ajournement répété de l’examen judiciaire visant les unités polluantes du Groupe chimique tunisien (GCT) et par un appel à une grève générale populaire.
A Carthage, le président presse pour une action rapide
Selon un communiqué de la présidence, la rencontre a été consacrée à l’examen de “solutions immédiates” afin de mettre un terme à la crise environnementale qui touche Gabès depuis des mois.
Kaïs Saïed a affirmé suivre la situation “au quotidien”, rendant hommage aux habitants pour la patience et le patriotisme dont ils font preuve face aux fuites chimiques répétées et aux épisodes d’intoxication.
Le chef de l’État a appelé à inscrire les mesures proposées dans une vision stratégique globale, tout en dénonçant les défaillances de maintenance, la corruption, les recrutements arbitraires et l’opacité qui, selon lui, ont aggravé la situation au sein du GCT.
Il a également affirmé que des tentatives avaient été faites, par le passé, pour faire passer sous silence une éventuelle cession du Groupe chimique tunisien et d’autres entreprises publiques.
Un rapport final attendu dans les prochains jours
Kaïs Saïed a donné ses instructions pour que l’équipe chargée du dossier finalise son rapport dans les quelques jours à venir, afin que les mesures opérationnelles puissent être mises en œuvre rapidement.
Le président a réaffirmé que le droit à un environnement sain est un droit fondamental pour tous les Tunisiens, soulignant que l’État n’aura “aucune tolérance” face aux pratiques qui ont contribué à cette crise.
Un quatrième ajournement judiciaire qui attise la colère
La réunion présidentielle survient dans un contexte local particulièrement tendu.
Pour la quatrième fois consécutive, l’audience en référé visant l’arrêt des unités industrielles polluantes du GCT a été ajournée, cette fois au 25 décembre.
Le report, motivé par la nécessité de consulter plusieurs ministères, a suscité l’indignation de citoyennes et citoyens rassemblés devant le tribunal de première instance.
Pour la population, il s’agit d’un nouvel épisode dans une série de retards qui, depuis des années, empêchent toute décision décisive dans un dossier où la dégradation environnementale continue de s’aggraver.
Le 4 décembre, Khayreddine Debaya, membre de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, a appelé à une grève générale populaire à Gabès.
Cet appel a renforcé la mobilisation citoyenne, alimentée par les fuites chimiques de septembre 2025 qui ont provoqué plusieurs vagues d’intoxications, parfois touchant des dizaines de personnes.
En clôturant la réunion, Kaïs Saïed a exhorté les Tunisiens à faire preuve de responsabilité et à placer l’intérêt national au-dessus de toute autre considération, réaffirmant sa détermination à mettre un terme à cette crise et à empêcher que la Tunisie devienne “une proie facile”.
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