Lors d’une séance plénière consacrée à la situation alarmante à Gabès, les députés ont appelé, lundi, à des actions immédiates pour améliorer les conditions sanitaires et environnementales dans la région, lourdement touchée depuis des décennies par les émissions du Groupe chimique tunisien.
Une crise de santé publique ignorée
Les élus ont dénoncé l’absence de décisions concrètes concernant la fermeture ou la reconversion des unités polluantes, accusant les autorités de « laisser la population subir des maladies chroniques liées à la pollution ».
Plusieurs députés ont également regretté l’absence de la cheffe du gouvernement et des ministres de l’Environnement, de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, estimant que cette absence reflète un désintérêt officiel pour la gravité de la situation.
Les parlementaires ont alerté sur les effets dévastateurs des émissions toxiques et du rejet annuel de cinq millions de tonnes de phosphogypse en mer, provoquant une pollution étendue de l’air et de l’eau et une propagation accrue de maladies cancéreuses, dermatologiques et respiratoires.
Ils ont proposé la création d’une unité médicale spécialisée dans le dépistage précoce des cancers et le suivi des victimes de la pollution, ainsi que la gratuité des soins pour les habitants affectés.
Appels à la transparence et à la responsabilité
Plusieurs députés ont exigé la mise en place de mécanismes de contrôle et de reddition de comptes pour identifier les responsables de la détérioration de la situation environnementale et sanitaire.
Ils ont aussi souligné la nécessité de renforcer la coopération entre le gouvernement, la société civile et les citoyens de Gabès, afin de garantir un suivi transparent des mesures prises.
Un geste symbolique de protestation
Le bloc de la Ligne nationale souveraine s’est retiré de la séance en signe de protestation, dénonçant l’absence d’un plan stratégique clair pour le démantèlement progressif des unités polluantes du Groupe chimique.
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