L’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo a dĂ©cidĂ© de «fĂŞter la victoire» d’Ennahdha Ă sa manière, Ă savoir de façon ironique, frĂ´lant l’humour noir et la provocation. Ainsi d’après un communiquĂ©, repris par l’AFP, l’hebdo satirique a annoncĂ© qu’il changeait de nom pour son prochain numĂ©ro Ă paraĂ®tre mercredi 2 novembre, en devenant… «Charia Hebdo».
Mais lĂ oĂą la provocation risque de tourner au blasphème pour certains, c’est quand le communiquĂ© ajoute «(…) Charlie Hebdo a proposĂ© Ă Mahomet d’ĂŞtre le rĂ©dacteur en chef exceptionnel de son prochain numĂ©ro. Le prophète de l’islam ne s’est pas fait prier pour accepter et nous l’en remercions».
La Une de l’hebdomadaire reprĂ©sente Mahomet visiblement joyeux avec ces mots : «100 coups de fouet, si vous n’ĂŞtes pas morts de rire !». Toujours d’après l’AFP, dans le journal, «il y a l’ »édito de Mahomet » intitulĂ© « L’apĂ©ro Halal », une double page de dessins pour expliquer « la charia molle » ou encore un supplĂ©ment « Charia Madame ». En dernière page, « les couvertures auxquelles vous avez Ă©chappé », un dessin reprĂ©sente Mahomet avec un nez rouge de clown et cette phrase: « Oui, l’islam est compatible avec l’humour »».
Le dessinateur et directeur de la publication de Charlie Hebdo, Charb, n’y voit pas une provocation de plus mais pour lui l’équipe «fait son boulot comme d’habitude»…
Ce numéro provocateur et cette Une blasphématoire pour de nombreux Musulmans, qu’ils soient extrémistes ou modérés, risquent de conduire de nouveau l’hebdomadaire satirique devant les tribunaux. Rappelons qu’en février 2006, il avait publié des caricatures du prophète Mohamed «considérées comme injurieuses par des organisations islamiques». Mais le journal a été blanchi par le tribunal correctionnel de Paris.
Qu’en sera-t-il de la rĂ©action des musulmans de France, de Tunisie et des membres d’Ennahdha qui sont visĂ©s par l’hebdo? Quelle sera la rĂ©action de ceux qui prĂ´nent la libertĂ© d’expression Ă quelques semaines des Ă©vènements qui avaient suivi la diffusion du film iranien «PersĂ©polis»?
