C’Ă©tait inĂ©vitable, après de multiples coups bas Ă gauche et Ă droite, la confrontation entre l’Union GĂ©nĂ©rale des Étudiants Tunisiens (UGET) et l’Union GĂ©nĂ©rale Tunisienne des Étudiants (UGTE).
Si les deux noms prêtent à confusion, les deux organismes ont des « tendances » politiques complètement différentes.
UGET est l’organisme historique, qui peut vanter son militantisme mĂŞme sous l’air de Ben Ali, un organisme qui a quelque peu une tendance gauchiste.
Quant Ă l’UGTE, c’est un groupuscule qui a Ă©tĂ© dissout après la dissolution d’Ennahdha pour son rattachement au mouvement.
La rumeur va bon train depuis un moment et fut confirmĂ©e le 17 novembre lors de la confĂ©rence de presse accordĂ©e Ă ce sujet: l’UGTE s’est restructurĂ© et veut reprendre son visa.
Malheureusement, ce matin au campus universitaire d’El Manar, après une manifestation organisĂ©e par l’UGTE, des heurts ont eu lieu entre les deux syndicats. Les tĂ©moignages recueillis sur place nous confirment mĂŞme l’usage d’armes blanches. Heureusement, les affrontements se sont arrĂŞtĂ©s sans incident majeur.
Les confrontations ont eu lieu, suite Ă une campagne « mensongère », qui « falsifie l’histoire », menĂ©e par l’UGTE au campus, selon les Ă©tudiants. Ces derniers refusent qu’un organisme se prĂ©tendant syndicaliste, mais qui appartient au parti politique « rĂ©gnant » revendique un passĂ© glorieux de militantisme.
Selon l’UGET, Ennahdha profite des Ă©vènements courants et de l’ignorance de la plupart des Ă©tudiants de l’histoire politique estudiantine pour s’infiltrer dans les facultĂ©s et Ă©tendre son emprise sur les Ă©tudiants et plus particulièrement ceux du campus.
Pour rappel, les membres de l’UGET ont souvent connu des persĂ©cutions et ont toujours rĂ©sistĂ© Ă la branche jeune du RCD et prĂ©tendent qu’aujourd’hui, ils doivent faire front Ă un « RCD Barbu ».
Les sympathisants de l’UGTE quant Ă eux, revendiquent le droit Ă la multiplicitĂ© des syndicats et accusent la plupart des UGETiens d’ĂŞtre des « extrĂ©mistes anti religion ».
La confrontation a Ă©tĂ© violente, beaucoup de « barbus » Ă©taient prĂ©sents du cotĂ© de l’UGTE et beaucoup suspectent leur appartenance « salafiste » et les accusent de prendre la mosquĂ©e du campus pour quartier gĂ©nĂ©ral, accusant son imam d’ĂŞtre « radical » et incitant souvent Ă la violence.
Les officiels de l’UGET ont condamnĂ© la violence et ont appelĂ© Ă la prudence. Ils ont affirmĂ© leur refus de « politiser » les reprĂ©sentations estudiantines et de les transformer en « centre de recrutement pour servir des intĂ©rĂŞts politiques ».
Des Ă©tudiants ont, quant Ă eux, affirmĂ© leur volontĂ© de ne pas politiser davantage la crise et de ne pas permettre d’en faire « un second cas Mannouba ».
On nous a signalé également que des personnes externes au corps estudiantin ont pris part à la « bagarre générale ».