Au terme de la rencontre des deux premiers ministres tunisien et italien, aucun accord sur l’immigration n’a été signé. Silvio Berlusconi qui s’était déplacé, ce lundi 4 avril, pour arriver à une solution quant au rapatriement des immigrés tunisiens débarqués à Lampedusa et au contrôle futur des cotes tunisiennes, est retourné en Italie bredouille.
Le premier ministre italien renvoie donc demain son ministre de l’intérieur Roberto Maroni dans l’espoir de parvenir à un accord tuniso-italien sur la question de l’immigration. Entre temps une commission formée de membres des ministères de l’intérieur italien et tunisien étudie le dossier.
Berlusconi a déclaré comprendre le phénomène d’exode de ces tunisiens en quête d’ « eldorado » mais a souligné la situation de crise que cela engendre sur une aussi « petite ile » que celle de Lampedusa. Il a proposé une aide sur terre comme en mer pour contenir les flux d’immigrés en provenance des cotes tunisiennes.
Sur la question du rapatriement des immigrés tunisiens, le premier ministre italien a affirmé la volonté de l’Italie de « le faire de façon absolument civile ». Une telle précision aurait-elle du être apportée ? Comptait-il renvoyer à la nage les quelques 6000 immigrés de Lampedusa?
Mais comme le dit si bien Marina Sereni, vice présidente de l’Assemblée du Parti Démocrate italien, « la propagande ne sert à rien, ni les promesses de miracles : l’Italie doit s’engager à garantir un traitement digne du respect du à tout être humain à toutes les personnes déjà débarquées sur nos cotes, elle doit proposer un projet capable d’offrir une perspective de développement et de travail à ces jeunes tunisiens dans leur pays, et dans ce cadre, signer avec le gouvernement tunisien un plan raisonnable de rapatriement des immigrés ».
Maroni viendra-t-il à Tunis avec ce genre de propositions demain ? Une chose est sure, c’est que la journée d’aujourd’hui n’aura pas été tout à fait infructueuse pour le Cavalière qui aura trouvé un excellent prétexte pour éviter l’audience Mediatrade.
En attendant, « un collectif d’ONG a dénoncé, aujourd’hui, à Tunis », d’après l’agence TAP, « les conditions « inhumaines et humiliantes » des émigrés clandestins tunisiens, bloqués à Lampedusa ».