L’avocate et militante féministe tunisienne Bochra Bel Haj Hmida a reçu, ce jeudi 11 septembre lors d’une cérémonie officielle à Malmö, en Suède, le prix Anna Lindh. »Ce prix est venu au moment où je me présente à des élections parlementaires décisives pour l’avenir de la Tunisie et pour les femmes et ne peut que me réconforter dans une bataille qui a pour credo les valeurs humaines de liberté, de justice, de progrès et d’égalité, valeurs que je porte aussi loin que je m’en souvienne », a déclaré Bochra Bel Haj Hmida, qui est membre du bureau exécutif de Nidaa Tounes et candidate du parti aux législatives, dans un discours tenu à cette occasion.
Un prix dédié aux « femmes tunisiennes »
Se remémorant son enfance dans une famille conservatrice et son parcours militant depuis l’université, l’ancienne présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a rappelé son combat en faveur des droits de l’homme, des femmes et des activistes « toutes tendances confondues » sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali, des jeunes Tunisiens condamnés à mort après les émeutes du pain de 1984 au cyber-dissident Zouhaeir Yahyaoui, en passant par un jeune intégriste tunisien détenu à Guantanamo. Un combat que Bochra Bel Haj Hmida a poursuivi après la révolution, en défendant entre autres Jabeur Mejri.
« Les femmes modernes et leurs droits acquis sont identifiés à Ben Ali », a-t-elle regretté dans son discours, fustigeant « cette méprise qui consiste à considérer le processus avant-gardiste comme une rupture avec la société ».
Bochra Bel Haj Hmida a notamment dédié son prix à ses « compagnons de lutte », aux « femmes tunisiennes » et à « cette formidable jeunesse, fer de lance de la révolution tunisienne et qui aspire à plus de reconnaissance et de contribution dans la décision et l’action ».