Si c’est la cohue au CPR, Ă Ettakatol, c’est la dĂ©bandade. Elle est belle la TroĂŻka, dirait l’autre. Ennahdha est quasiment la seule – en apparence du moins – Ă conserver l’«union sacrĂ©e».
Ă€ Ettakatol, donc, ce qui Ă©tait une guerre larvĂ©e est aujourd’hui un affrontement dĂ©clarĂ© oĂą tous les coups sont permis.
En arrière-fond, la dĂ©sormais cĂ©lèbre affaire de la nomination et du retrait de Khayam Turki du poste de ministre des Finances dans le gouvernement Jebali et toute la campagne mĂ©diatique qui l’a entourĂ©e.
Au premier plan, l’affaire Turki a attisĂ© un combat des plus virulents opposant compagnons de première heure de Ben Jaafer au nouvelles recrues (de poids) Ă d’Ettakatol.
Deux figures représentatives des deux camps illustrent ce combat : Mohamed Bennour, porte-parole du mouvement, et Khémais Ksila, vieux routier de la politique et de la LTDH, débarqué en renfort à Ettakatol pratiquement à la veille des élections du 23 octobre.
Ces deux hommes sont Ă couteaux tirĂ©s, Ksila a soutenu Khayam jusqu’Ă accuser certains d’avoir fomenter le coup. Bennour, en riposte, a menĂ© une charge violente Ă la radio (en prĂ©sence de Ksila mĂŞme qui Ă©tait invitĂ© de l’Ă©mission) et l’a accusĂ© d’avoir Ă©tĂ© Ă la solde de Ben Ali en participant au « coup d’État » Ă la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme contre l’actuel prĂ©sident, Moncef Marzouki en 1994.
Toutefois, la question qu’il faudrait poser Ă Bennour : comment Ettakatol a-t-il acceptĂ© l’«adhĂ©sion» de Ksila s’il le considère comme impliquĂ© dans des magouilles de l’ancien rĂ©gime ? Les propos de Bennour accablent plus Ettakatol plus qu’il ne le dĂ©culpabilisent. Bennour ne semble pas y avoir pensĂ© !
Ă€ l’heure qu’il est la fièvre ne fait que monter et le docteur Ben Jaâfer ne semble pas prĂ©occupĂ© le moins du monde par ce qui se passe chez lui, alors que son mouvement, qui n’est pas un parti au vrai sens du terme, risque de partir en miettes.
