Ce soir la chaîne de télévision Nessma a diffusé la première partie d’une série de trois entretiens avec M. Béji Caïd Essebsi , l’ex-premier ministre du gouvernement provisoire postrévolutionnaire. Dans le premier épisode, pour mener l’entretien, Jamel Afaoui et son équipe ont choisi la date du 26 décembre 2011, journée mémorable de la passation des pouvoirs avec le nouveau chef du gouvernement issu des élections du 23 octobre.
Il n’y a pas eu véritablement de révélations notables, mais l’intérêt de l’émission réside dans la manière originale de filmer ce moment historique. C’est ainsi qu’on a pu voir Béji Caïd Essebsi ouvrir sa demeure pour offrir le petit déjeuner à l’équipe de Nessma.
Dans son style particulier marqué par une grande simplicité, l’ex-premier ministre a distillé quelques informations sur son parcours, son retour sur la scène politico-médiatique, mais aussi sur son rapport avec les médias. Il a insisté sur sa volonté de ne pas avoir voulu intervenir dans ce secteur, pas toujours impartial, selon ses dires, et objets de quelques dérives regrettables. Mais cela ne saurait, à ses yeux, induire un retour en arrière. Sur un certain nombre de points relatifs aux libertés, M. Caïd Essebsi a souligné qu’on était arrivé à un point de non-retour et que les acquis devraient être maintenus et conservés.
De cette émission empreinte de convivialité, on gardera les fortes séquences de la passation des pouvoirs avec M. Hamadi Jebali, qui resteront à jamais gravées dans le conscient collectif. La courtoisie n’a d’égale que la truculence du discours de l’ex-ministre de Habib Bourguiba ponctué de subtilité et de finesse qui en disent long sur la maestria de M. Béji Caïd Essebsi. Et l’émission de s’achever sur le partage du repas avec l’équipe de Nessma offert par l’hôte qui ajoute ainsi à l’élégance l’hospitalité. Moment délicieux, historique et qui met à l’eau à la bouche. Bel apéritif aux deux épisodes suivants… Ce Caïd Essebsi, c’est réellement un grand seigneur.