Auditionnée à l’ANC dans le cadre de la motion de censure qui la vise, la ministre du Tourisme Amel Karboul était tenue de s’expliquer sur l’affaire des touristes israéliens.
Sans perdre de temps, elle a souligné que l’intervention du ministre délégué chargé du dossier sécuritaire, Ridha Sfar au sujet des touristes israéliens était largement suffisante et qu’elle préférait aborder des questions plus stratégiques après 100 jours passés à la tête du ministère du Tourisme.
Elle a tenu d’abord, à rappeler que la question palestinienne restait une préoccupation majeure pour tous les Tunisiens mais que le tourisme est aussi une question essentielle pour les Tunisiens signalant au passage que contrairement à ce qui a été colporté, elle ne s’est jamais rendue à la Goulette pour accueillir des touristes israéliens et a rappelé les annulations des nombreuses croisières survenues cette semaine, une perte qui se chiffre à des milliards (lire notre article à ce sujet).
Et là, elle s’est engagée dans la brèche laissant de côté la polémique sur les touristes et rappelant que le secteur du tourisme doit se développer. «Cinq cent mille personnes travaillent pour le tourisme sachant que chaque famille compte quatre membres, donc deux millions de Tunisiens vivent du tourisme» a-t-elle rappelé, indiquant au passage que la nouvelle stratégie mise en place a permis d’augmenter les recettes de 6% par rapport à 2013 et 4% par rapport à 2010.
Selon elle, dans une dizaine d’années, le nombre de touristes va passer de 1 à 2 milliards dans le monde et va devenir une industrie dépassant d’autres secteurs. C’est pour toutes ces raisons qu’il faut chercher de nouveaux débouchés sachant qu’actuellement 8 tours opérateurs tiennent en main le tourisme tunisien dont 4 sont concentrés sur le tourisme balnéaire.
Evitant de fait d’aborder la polémique des touristes israéliens, Amel Karboul, a parlé de stratégie, de campagne de propreté, de contrôle qualité, de l’image de la Tunisie dans les médias internationaux : 90% des 600 médias étrangers ayant abordé le cas tunisien ont donné une image positive du pays.
Durant les interventions les députés Issam Chebbi, Lazhar Chemli, Mouldi Riahi, Romdhane Doghmani, Abderraouf Ayadi, Mohamed Nejib Hosni, ont tous exigé des éclaircissements à la ministre mettant en relation l’entrée de touristes israéliens avec la question palestinienne. C’est une question de dignité ont-ils évoqués lors de ce débat tournant autour du retrait de confiance des ministres convoqués.
Sauf que pour Mahmoud Baroudi, qui a bien défendu la ministre du Tourisme, il s’agit là d’une surenchère politique de la part de ceux qui ont demandé à auditionner Amel Karboul et Ridha Sfar et rappelant que le tourisme permet à des centaines de milliers de familles de vivre.
Ameur Laarayedh s’est quant à lui exprimé contre motion de censure annonçant qu’Ennahdha gardait sa confiance dans ce gouvernement.