Les rĂ©alitĂ©s, longtemps enfouies sous le chape de plomb du système oligarchique de Ben Ali, font aujourd’hui la une des journaux de la place.
Une de ces rĂ©alitĂ©s rĂ©vĂ©lĂ©es par un ancien cadre retraitĂ© du ministère de l’IntĂ©rieur porte sur les frĂ©quentations et le rĂ´le de Saida Agrebi autant Ă l’Ă©poque oĂą Ben Ali assurait la fonction de directeur de la SĂ»retĂ© nationale que pendant qu’il Ă©tait prĂ©sident de la RĂ©publique.
Pendant la première pĂ©riode, notre courtisane entretenait des soirĂ©es privĂ©es pour des invitĂ©s de luxe parmi lesquels des Ă©mirs du Golfe arabe. Elle bĂ©nĂ©ficiait du silence complice de la police imposĂ© par Ben Ali qui, de son cĂ´tĂ©, avait peur d’ĂŞtre grondĂ© par Wassila Bourguiba, deuxième figure influente du palais et qui entretenait une relation Ă©troite avec Saida Agrebi.
Durant la deuxième pĂ©riode, cette dernière s’activait au sein de l’organisation des mères de Tunisie. Sa tâche consistait Ă recruter de jeunes filles (futures mères) qu’elle collectait dans les foyers universitaires, les universitĂ©s, les centres de formation etc. Ces dernières faisaient le dĂ©cor de la scène, de la cour prĂ©sidentielle et durant les harangues ennuyeuses du prĂ©sident. Saida Agrebi transformait cette foule fĂ©minine en un orchestre fanfare. Elle leur apprenait Ă applaudir, Ă faire les tremolos (you you) en temps prĂ©cis.
Saida Agrebi vient d’ĂŞtre arrĂŞtĂ©e par la police, mardi dernier, Ă l’aĂ©roport de Tunis-Carthage, dĂ©guisĂ©e en femme handicapĂ©e sur une chaise roulante. Elle portait un voile (quelle chastetĂ© !) et en possession d’un passeport falsifiĂ©. Elle Ă©tait sur le point de quitter le pays.