L’incident survenu jeudi devant le siège de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a déclenché une vague de condamnations de la part de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile.
Des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le siège de l’UGTT, scandant des slogans hostiles et appelant à la dissolution de la centrale syndicale. Les syndicalistes, de leur côté, ont formé une chaîne humaine pour empêcher l’intrusion dans le bâtiment. L’UGTT a qualifié cette tentative d’assaut d' »attaque » et de « crime ».
Selon un communiqué de la TAP, les partis et les organisations ont indiqué que les manifestants étaient des partisans du « processus du 25 juillet » ou des fidèles au pouvoir en place. Ils estiment que cette attaque s’inscrit dans un contexte de restrictions croissantes imposées par le pouvoir en place, visant à entraver le travail syndical et à interrompre les négociations avec les syndicats.
Réactions des partis politiques et des organisations
- La Coalition Soumoud a qualifié cette attaque de « développement dangereux » qui étouffe le climat de liberté et vise une organisation nationale historique. La Coalition a appelé à une enquête sérieuse et transparente pour que les responsables soient tenus de rendre des comptes. Elle a également rappelé à l’État sa responsabilité de protéger les sièges des organisations et des partis.
- Le Parti des Patriotes Démocrates Unifié (PPDU) a vu dans cet incident un épisode grave dans la campagne de provocation grandissante contre le travail syndical. Il a appelé à contrecarrer toutes les tentatives d’atteinte au droit syndical et à renforcer l’unité syndicale pour faire face aux défis futurs.
- Le Front de salut national a condamné l’acte de sédition et a exprimé sa totale solidarité avec l’UGTT. Il a considéré les agressions contre les forces politiques et civiles comme une menace aux fondements de la vie démocratique.
- Le Réseau tunisien des droits et des libertés a dénoncé l’attaque « systématique » contre l’UGTT. Il a appelé à l’ouverture d’une enquête et a exigé que les responsables des incitations à la violence soient traduits en justice.
Suite à ces événements, le bureau exécutif de l’UGTT a appelé le ministère public à ouvrir une enquête pour « agression », « diffamation » et « incitation à la violence » contre son organisation.
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