« Au Bardo, il a sauvé des dizaines de vies ; aujourd’hui, il galère pour vivre… », titrait-on dans un article consacré à Alaeddine Hamdi ce héros de l’attaque du Bardo, le 18 mars 2015. Le jeune guide touristique qui a sauvé 40 touristes d’une mort certaine semble, pourtant, oublié.
Dispositif sécuritaire intense, embellissement des alentours du musée, une fresque en mosaïque romaine pour immortaliser les martyrs. Tous les ingrédients sont là pour rendre cette journée mémorable, instaurant ainsi la culture de la vie et de l’art afin d’effacer les traces de l’attentat terroriste.
Et Alaeddine Hamdi, le guide touristique qui sauvé des vies ? Joint par webdo, le jeune guide touristique rappelle que lors de l’attentat, il a guidé 40 touristes et les a cachés dans une pièce pour les protéger de la fusillade. Pendant l’intervention des forces de l’ordre, rappelle-t-il, il leur a montré les caméras de surveillance pour leur faciliter la tâche.
Aujourd’hui, silence radio sur son acte héroïque. Alaeddine n’est même pas invité à assister à la manifestation de commémoration. « La fête va commencer et je ne sais pas si je vais assister ou s’ils vont me renvoyer », confesse-t-il au bout du fil.
« En dépit de ce que j’ai enduré le lendemain de l’attentat, cela fait 4 mois que je n’ai pas eu mon salaire ». Ses revendications ne concernent pas que lui. Il demande que la situation de tous ses collègues qui souffrent du même problème soit régularisée.
Tout le monde se réjouit de la reconnaissance de l’héroïsme d’Akil, le berger allemand de la brigade canine. Reste à savoir s’il ne serait pas temps de joindre l’utile à l’agréable et reconnaitre matériellement et surtout moralement l’effort d’un héros resté marginalisé.
B.Z.
