Au cours de la conférence de presse tenue aujourd’hui pour faire le point du l’état d’avancement de l’enquête sur l’assassinat de Chokri Belaid, Ali Laâraeydh a affirmé que quatre personnes appartenant à la mouvance salafiste extrémiste, ont été arrêtées et sont suspectés d’être impliquées dans l’affaire. Quant au meurtrier, il a été identifié mais demeure en cavale.
Les déclarations du futur ex-ministre de l’Intérieur ont été accueillies avec beaucoup de colère et un fort sentiment d’injustice par les Salafistes. Ali Moujahed, le chef du parti salafiste Al Assala, a été l’un des premiers à réagir en réfutant complètement les accusations de Ali Laâraeydh, niant ainsi l’implication des salafistes dans l’assassinat sordide du leader du front populaire. Mr Moujahed prévient même qu’il poursuivra en justice tous ceux qui lâcheront de telles accusations sans en avoir les preuves.
Sur les différentes pages Facebook des salafistes, l’indignation est aussi remarquable. A titre d’exemple, la page « Chouyoukh Al Salafia Bi Tounes » a clairement rangé le parti d’Ennahdha comme « ennemi » et ce en la qualfiant de « commerçant de la religion ». Sur ce dernier point, « les salafistes sont, pour une fois, d’accord avec les gauchistes », selon l’un des statuts de la page. Rejetant complètement les accusations de Lâaraeydh, les salafistes de cette page dénoncent cette compagne de dénigrement dont ils sont victimes et qui ne cesse de s’accroître et pointent clairement du doigt le ministère de l’Intérieur pour ça.
Même sur certaines pages nahdhaouis, les déclarations de Lâaraeydh ont du mal à trouver de la crédibilité. L’une d’elles dénonce même un « marché » entre Lâaraeydh, Bhiri et Caïd Essebsi pour faire porter le chapeau aux salafistes, dont le poids politique est relativement faible dans le paysage politique tunisien.
Considéré comme un atout électoral pour Ennahdha, les salafistes semblent s’éloigner définitivement du parti de Ghannouchi…