La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près le Tribunal de première instance de Tunis a décidé, vendredi, de reporter au 5 décembre prochain le procès de plusieurs accusés dans le dossier disjoncté lié à l’assassinat de Chokri Belaïd et à la dissimulation de documents y afférents.
Un nouveau report dans un dossier sensible
Ce volet de l’affaire, distinct du dossier principal de l’assassinat du leader de gauche, concerne notamment l’ancien procureur de la République limogé, Bechir Akremi, le dirigeant du mouvement Ennahdha, Habib Ellouze, ainsi que d’autres prévenus.
La décision de renvoi a été prise à la demande de la défense et pour des motifs procéduraux, selon des sources judiciaires.
Lors de l’audience, Bechir Akremi a comparu par visioconférence depuis la prison civile de Mornaguia, où il est détenu dans le cadre d’autres affaires.
L’un des accusés, Afif Laamouri, présenté comme un dirigeant de l’organisation interdite Ansar al-Charia, était également présent dans la salle d’audience.
En revanche, Habib Ellouze a refusé de comparaître devant la justice, une attitude qui a suscité la réprobation des avocats des parties civiles.
Une affaire fragmentée
Plus de douze ans après l’assassinat de Chokri Belaïd, figure emblématique de la gauche tunisienne et coordinateur général du Parti des patriotes démocrates unifiés (Watad), survenu le 6 février 2013, l’affaire continue de se fragmenter en plusieurs dossiers judiciaires.
Celui-ci porte sur les accusations de manipulation du dossier initial, de rétention de preuves et de faux rapports administratifs pendant la période où Bechir Akremi était procureur.
Ce nouveau report intervient après une phase judiciaire déjà marquée par des verdicts en appel rendus le 14 octobre 2025, dans lesquels 23 accusés ont été jugés.
La chambre criminelle spécialisée près de la Cour d’appel de Tunis avait prononcé des peines allant du non-lieu jusqu’à la peine capitale par pendaison pour deux des accusés, en plus de longues peines d’emprisonnement pour plusieurs autres.
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