Le projet de loi visant à permettre à la Banque centrale de Tunisie (BCT) de financer le Trésor public a été adopté, dans la soirée de ce mardi 6 février 2024, par l’Assemblée des Représentants du Peuple, avec 92 voix pour, 15 voix contre et 26 abstentions.
La Banque centrale est ainsi autorisée exceptionnellement à accorder des facilités au trésor public de l’Etat à hauteur d’un montant net d’une valeur de 7.000 millions de dinars remboursé sur dix ans avec une période de grâce et sans intérêts.
Un accord est conclu entre le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale pour fixer les modalités de retrait des facilités et de leur remboursement.
Ce projet de loi ne fait pas l’unanimité notamment en ce qui concerne l’indépendance de la BCT. Le Chef de l’État est revenu sur ce point lors de sa visite lundi, au siège de la banque des banques.
« L’autonomie de la Banque centrale ne veut pas dire son indépendance de l’État. Il doit y avoir une harmonie avec les politiques de l’État », a-t-il expliqué.
De son côté, la ministre des Finances, Siham Nemsia, a déclaré lors de la séance plénière au Parlement de ce mardi soir que le recours à la BCT est inévitable en raison de l’incapacité de la Tunisie à obtenir des emprunts extérieurs.
« Des engagements financiers de l’État, notamment les salaires, les pensions de retraite et d’autres dépenses, doivent être honorés dans les délais », a-t-elle souligné.
Pour ce seul mois de février, la Tunisie doit rembourser une dette de trois milliards de dinars au titre de prêts émis sur le marché financier mondial en février 2017…