Dans une dĂ©claration livrĂ©e ce jour Ă MosaĂŻque fm, Hamma El Hammami, et avant lui Me Radhia Nasraoui qui s’était exprimĂ©e hier sur la TV nationale dans l’émission animĂ©e par Elyes El Gharbi, a indiquĂ© que lui et sa femme, font l’objet depuis quelques jours de surveillance de la part d’agents de police. Il a prĂ©cisĂ© dans ce cadre, que dans l’après –midi du samedi dernier, alors qu’ils Ă©taient en visite chez des parents du cĂ´tĂ© des berges du lac, une personne dans une voiture banalisĂ©e les poursuivait Ă distance avant de disparaĂ®tre dans la nature.
Le leader du Parti Ouvrier Communiste Tunisien (POCT), Hamma el Hammami, a ajoutĂ© qu’il a essayĂ© de prendre contact avec le ministre de l’IntĂ©rieur pour lui demander des Ă©claircissements, mais il lui a Ă©tĂ© fait savoir que le ministre Ă©tait trop pris.
Selon Hamma El Hammami, les pratiques policières pour faire face aux adversaires politiques sont de retour malgré les déclarations du gouvernement et à leur tête le ministre de l’Intérieur qui a affirmé que la police politique était dissoute à jamais.
Cette information, si jamais elle se confirme, est un signe très grave qui peut aboutir à l’avortement du processus révolutionnaire et faire revenir la Tunisie à un régime policier au service d’un parti unique.
Certains peuvent trouver, dans les déclarations de Hamma El Hammami, une réplique à la thèse du complot avancée par l’équipe dirigeante qui accuse la gauche de fomenter des coups bas pour faire tomber le gouvernement. En lui reprochant, ainsi, les pratiques policières en vigueur sous le régime déchu, on colle au gouvernement de Jebali une image incompatible avec la réputation qu’il veut se donner, le but recherché étant de le discréditer. Dans cet esprit, la thèse du complot serait un alibi pour liquider les adversaires politiques et ressusciter les pratiques perverses de la dictature.
Thèse du complot pour la TROIKA dĂ©mentie par une grande partie de l’opposition et des responsables dans le gouvernement, et retour aux pratiques policières selon la gauche. Il semble que le dĂ©bat politique s’est nettement dĂ©marquĂ© des règles dĂ©mocratiques communĂ©ment admises, pour se cantonner dans les accusations et contre accusations. Cette atmosphère n’est pas sans rappeler la nature des relations, dans les annĂ©es 80, entre la gauche et la droite, les islamistes et les laĂŻcs, oĂą l’on s’accusait mutuellement et se rejetait les responsabilitĂ©s du pourrissement de l’état des libertĂ©s et des droits de l’homme sans en apporter la preuve.
