Les appels se multiplient pour sauver Dar Assabah !
La situation est grave à Dar Assabah comme l’a confirmé aujourd’hui, le directeur de rédaction de ce média, Sofiane Ben Rejeb, déclarant, au cours d’une conférence de presse, tenue au siège du journal, ce jeudi 15 juin 2023, que Dar Assabah agonisait et que la publication de ses deux quotidiens (« Assabah » et « Le Temps ») pourrait être suspendue, dès la semaine prochaine, si la situation n’évolue pas.
« Le journal fait face, depuis 2011, date de sa confiscation, à une instabilité de gestion », a-t-il notamment dit ajoutant que « le personnel du journal est resté sans salaire et sans couverture sociale » et insistant sur le fait que » le plus important est que Dar Assabah puisse continuer à publier ».
Dans le même ordre d’idée, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et les journalistes travaillant à Dar Essabah ont annoncé le lancement d’une série de mouvements de protestation afin de faire pression sur le gouvernement et sauver l’établissement de la « cession et la fermeture ».
Ils ont estimé que la responsabilité de la situation de crise à laquelle fait face le journal revient aux gouvernements qui se sont succédé depuis 2011.
Lors de la même conférence de presse, le président du SNJT, Yassine Jelassi, a annoncé qu’une série de mouvements ont été décidés, ajoutant que le syndicat va s’adresser, la semaine prochaine, aux autorités de compétence, notamment la présidence de la République, la présidence du gouvernement, le ministère des Finances et El Karama Holding afin de se pencher sur ce dossier.
« Le syndicat réclame l’ouverture d’une enquête visant tous les gestionnaires car ce qui s’est passé dans l’établissement relève d’une suspicion de corruption », a-t-il dit.
Le personnel de Dar Essabah avait adressé, vendredi, une lettre ouverte au chef de l’Etat, Kais Saied, afin d’activer les accords conclus qui sont « restés lettre morte ». Parmi eux, les accords sur la publicité publique, le recouvrement des dettes des organismes publics au profit des journaux, le paiement des services de communication fournis pendant la crise de Covid-19 et l’adoption d’une plus grande flexibilité en matière de perception et de contribution sociale.
« Après le mutisme du gouvernement qui a ignoré le sort de 128 familles, il ne reste au personnel de Dar Assabah d’autres choix que de s’adresser au président de la République pour sauver l’établissement », ont écrit les auteurs de la lettre.