Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a reçu mardi 12 mars, au palais de Carthage une délégation du groupe de députés qui avait porté plainte contre ” l’appareil secret ” attribué au Mouvement Ennahdha.
Le chef de l’Etat a pour la première fois évoqué une possibilité d’implication du parti islamiste dans les assassinats politiques de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.
Cette rencontre a permis au groupe de députés de présenter au chef de l’Etat, en tant que président du Conseil de sécurité nationale les circonstances de la plainte déposée auprès de la Justice et des derniers développements de cette affaire, a déclaré la députée Rim Mahjoub à l’issue de l’entrevue, rapporte l’agence TAP.
” La vérité sur les assassinats politiques doit être révélée au grand jour, dans la mesure où cette vérité implique le salut de la Tunisie “, a déclaré Caïd Essebsi et de poursuivre qu’il ” Il est absurde de voir se poursuivre l’échange des accusations à tort ou à raison. Il faut régler cette affaire une fois pour toutes et lever toute ambiguïté à ce sujet “.
” Je ne veux accuser ni le Mouvement Ennahdha, ni un autre. Toutefois, la question qui se pose est de savoir si le mouvement Ennahdha est réellement impliqué dans les deux assassinats ou non. S’il s’avère que le Mouvement Ennahdha est vraiment impliqué dans ces assassinats, je ne vais pas le couvrir, car je me suis engagé moralement à révéler la vérité sur cette affaire “, a-t-il lancé.
” Les assassinats politiques commis en Tunisie sont une honte pour tous les Tunisiens “, a-t-il lancé, affirmant que la vraie révolution passe impérativement par la révélation de la vérité au grand jour.
Rappelons-le, quarante-trois députés avaient déposé plainte, mercredi dernier, auprès du bureau d’ordre du Tribunal de première instance de Tunis, contre six cadres sécuritaires et deux dirigeants du mouvement Ennahdha. Les deux membres d’Ennahdha, dont les noms ont été cités dans l’affaire de l’appareil secret attribué au même parti, sont Ridha Barouni et Abdelaziz Deghsni.