Au cours d’un point de presse, organisĂ© cet après-midi au ministère de l’IntĂ©rieur, le ministre Ali Laâreyedh a dĂ©clarĂ© que les forces de l’ordre avaient le droit d’user de balles rĂ©elles, en dernier recours, pour se dĂ©fendre et dĂ©fendre les institutions souveraines comme leurs casernes.
Pour justifier son « appel » au droit de tuer, Laâreyedh « rappelle » l’existence d’une loi de 1969, sur les rassemblements publics, autorisant aux policiers l’usage des balles rĂ©elles, en cas de nĂ©cessitĂ©.
Une nĂ©cessitĂ© que l’Union nationale des syndicats des forces de sĂ»retĂ© tunisienne (UNSFST) a rĂ©clamĂ©, haut et fort, dimanche dernier dans un communiquĂ© publiĂ© par l’agence Tap. Car face aux derniers incidents qui s’Ă©taient dĂ©roulĂ©s Ă Sidi Bouzid et Ă Jendouba, oĂą des bandits salafistes armĂ©s de sabres et de cocktails Molotov avaient attaquĂ© des commerces et saccagĂ© un hĂ´tel, avant d’incendier un commissariat de police de la rĂ©gion, l’ UNSFST n’avait rien vu venir et, donc, n’avait pas pu anticiper les attaques des salafistes, qui Ă©taient tout simplement des habitants du mĂŞme patelin.
Ali Laâreyedh a, par ailleurs, continuĂ© Ă justifier son « appel », en « rappelant » que l’Ă©tat d’urgence est toujours en cours en Tunisie et que ceci permet cela… Ă l’État de prendre les mesures qu’il juge nĂ©cessaires pour rĂ©tablir la sĂ©curitĂ© et faire face aux actes de violence.
Revenons Ă la loi de 1969 sur laquelle Laâryadh s’est basĂ©. Comment est-il possible que l’Union nationale des syndicats des forces de sĂ»retĂ© tunisienne l’ait ignorĂ©e ?
Est-ce une stratĂ©gie de notre MI pour faire passer la pilule du retour en arrière au peuple tunisien et pour statuer que l’heure de la matraque et du lacrymogène est finie ?
Est-il admissible de rĂ©utiliser les manières brutales de Benali, aujourd’hui, face Ă des salafistes djihadistes ou autres crapules ?