S’adressant à ses lecteurs et s’exprimant au nom des gens de la profession, Moncef Ben Mrad, directeur de l’hebdomadaire « Akhbar Al Joumhouriya », a dressé dans son éditorial, du 28 juin, un tableau sombre de la situation de la presse écrite.
Avec des pertes substantielles en lectorat et en chiffres d’affaires et des manques à gagner préoccupants au niveau des insertions publicitaires, cette presse qui a longtemps été principale source d’information perd de plus en plus de terrain face à la concurrence de l’audiovisuel et la montée recrudescente des réseaux sociaux et des supports électroniques, a-t-il indiqué.
Ce déclin n’est pas propre à la Tunisie. Il a été observé à l’étranger y compris les pays précurseurs dans le domaine de la liberté de la presse où des journaux de renommée comme Le Monde et Le Figaro ont vu leur part de marché se rétrécir considérablement et leurs chiffres baisser de plus en plus, a-t-il poursuivi.
Selon lui, la situation en Tunisie s’est accentuée avec l’essor qu’a connu le réseau social dont le rôle joué pendant et après la révolution du 14 janvier a été à l’origine du boom de la presse électronique. Cette évolution spectaculaire a permis de combler, un tant soit peu, la crise de lecture pour procurer une nouvelle forme de culture journalistique. À cela, il a ajouté le coût de l’impression et du papier et son impact sur les prix de vente.
Moncef Ben Mrad, qui est aussi le président de l’association des directeurs de journaux, prévoit de remplacer la version papier du journal « Akhbar Al Joumhouria » par une édition électronique en vue de pérenniser la publication, de préserver des emplois et de surfer sur la vague de la modernité. D’autres éditions songent à faire de même, précise-t-il.