Des affrontements entre jeunes et policiers ont lieu depuis dimanche 4 janvier à Redeyef (gouvernorat de Gafsa), au moment même où la région commémore le soulèvement du bassin minier en 2008. La police utilise des gaz lacrymogènes, et dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 janvier, le poste de police de Redeyyef a été incendié, rapporte le correspondant de l’agence TAP sur place.
Les affrontements ont commencé en protestation contre une décision de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), qui a commencé, avec l’aide des forces de sécurité, à utiliser des camions privés et des trains de la SNCFT pour transporter le phosphate, contournant ainsi la grève des agents de la Société des transports de la CPG.
1700 employés de la Société de transports de la CPG en grève depuis le 13 décembre
Depuis le 13 décembre, 1700 employés de la Société des transports sont en grève pour demander leur intégration à la CPG, un meilleur statut et la garantie de leurs droits syndicaux.
Les grévistes représentent 90% des employés de la société, selon le responsable de l’information de la CGP Ali Houchati, et leur grève « paralyse totalement » le transport du phosphate des carrières aux unités de transformation.
La Société des transports a été créée après la révolution par la CPG, suite à l’abolition du statut de la sous-traitance dans la fonction publique, pour régulariser devant la loi la situation de certains de ses salariés.
Adnène Hajji : « Ces événements ressemblent à ceux de 2008 »
Or, cette entreprise parallèle à la CPG « n’est pas légale », a estimé le mardi 6 janvier sur Mosaïque FM l’élu du Front populaire et militant syndicaliste de Gafsa Adnène Hajji.
[quote_box_center] »Ils ont fait une entreprise fantoche et ils la gèrent comme une entreprise de sous-traitance », estime-t-il.[/quote_box_center]
« Les gens qui financent cette entreprise sont les mêmes qui travaillent à la CPG, et les directeurs de cette entreprise sont aussi des cadres de la CPG », affirme-t-il, ajoutant qu’il « refuse que le phosphate soit transporté par la force ».
« Ces événements ressemblent à ceux de Redeyef en 2008 : des policiers et des militaires qui débarquent et qui insultent les gens dans la rue », a également déclaré Adnène Hajji.
Le Front populaire « soutient » le mouvement de protestation
Dans une déclaration finale publiée à l’issue de la réunion de ses secrétaires généraux, le Front populaire a déclaré son soutien aux « demandes légitimes » des habitants du bassin minier, demandant la fin de « la répression des mouvements sociaux ».
[quote_box_center] »Les différents gouvernements depuis la révolution n’ont pas attribué d’importance aux demandes de la région, et principalement l’emploi, et ont continué dans les mêmes politiques que les précédentes, basées sur l’exploitation et la marginalisation », dénonce le Front.[/quote_box_center]