Combien de personnes sont dans le collimateur de la justice concernant l’affaire Rached Ghannouchi ? Huit personnes ont été arrêtées, trois ont fait l’objet d’un mandat de dépôt, cinq ont été maintenues en état de liberté et quatre sont recherchées.
Le ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis a ouvert une information judiciaire contre 12 personnes, mercredi 19 avril 2023, pour complot contre la sûreté intérieure de l’Etat.
Trois mandats de dépôt ont été émis par le juge d’instruction au bureau 33 au Tribunal de première instance de Tunis à l’encontre du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, d’Ahmed Mechergui et de Youssef Nouri.
Le juge d’instruction chargé du dossier a, par ailleurs maintenu en état de liberté cinq autres accusés. Il s’agit de Mohamed Goumani, Belgacem Hassen, Mohamed Cheniba et deux autres personnes. Tous sont interdits de voyager.
Quatre autres personnes, dont Rafik Abdessalem, Maher Zid, ou Mokded Mejri, actuellement à l’étranger, sont également concernées par cette information judiciaire.
Outre ces neuf personnes, Abdallah Skhiri, Mouaffak Kaâbi et Mohamed Samti, font également partie de la liste des personnes concernées par l’enquête.
Rappelons qu’une enquête a été ouverte contre les suspects pour des accusations de « complot contre la sûreté de l’Etat » sur la base des articles 68 et 72 du Code pénal.
Rached Ghannouchi a été arrêté, dans la soirée de lundi 17 avril 2023, après avoir affirmé au cours du weekend que la Tunisie serait menacée d’une « guerre civile » si l’islam politique y était éliminé.
Des déclarations qui « entrent dans le cadre des crimes liés à vouloir changer le système de l’Etat, à inciter au chaos et à pousser les citoyens à s’entretuer et au chaos », a précisé entretemps, le porte-parole de la direction générale de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli.
« Toute tentative d’éliminer une des composantes politiques ne peut mener qu’à la guerre civile (…) Il est inconcevable d’imaginer la société tunisienne sans Ennahdha, sans islam politique et sans gauche… » a dit Rached Ghannouchi, qualifiant les mesures prises par le président de la République le 25 juillet 2021 de « coup d’Etat contre la démocratie ».
Or, le mouvement Ennahdha a dénoncé, ce jeudi 20 avril, via un communiqué la décision du juge d’instruction d’émettre un mandat de dépôt contre Rached Ghannouchi à cause d’une déclaration en marge d’un événement organisé par le Front du salut national, le 15 avril.
Il s’agit, selon Ennahdha, d’une décision injuste et politique par excellence, qui considère que l’intervention de Ghannouchi ne contient aucune incitation et ne touche pas la paix sociale.