Les organisateurs de la campagne « T3allem 3oum » ou « Apprends à nager » ont décidé de mener un mouvement national de protestation le 31 mars prochain devant le Tribunal de première instance de Ben Arous.
Les protestataires ont choisi cette date, jour de la tenue de la troisième session du procès de ce qu’ils ont décrit comme les « assassins » du jeune Omar Abidi et à l’occasion du quatrième anniversaire de sa mort, et ont appelé à faire du 31 mars de chaque année une journée nationale contre la politique d’impunité en Tunisie.
Et d’indiquer dans un communiqué qu’une pétition nationale sera lancée, avec les familles des victimes et les différentes composantes de la société civile, des organisations des droits de l’homme et des formations de jeunesse, afin de recueillir des signatures et des voix nécessaires à cette étape.
Omar Laabidi, 19 ans, est décédé le 31 mars 2018 à l’issue de la rencontre de Ligue 1 ayant opposé le Club Africain à l’Olympique de Médenine à Rades et a été repêché le lendemain du oued Meliane.
Il était tombé dans l’oued suite à une bagarre entre deux groupes de supporters dans les gradins en tentant de fuir les forces de l’ordre qui sont intervenues pour séparer les deux groupes belligérants et les ont pourchassés jusqu’à l’extérieur du stade.
Malgré les recherches lancées le supporter était porté disparu et son corps n’avait été retrouvé que le lendemain, le 1er avril 2018.
Le juge d’instruction avait décidé d’inculper 17 policiers pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger.
En juillet 2018, Maître Toumi Ben Farhat, l’avocat de la famille d’Omar Laabidi, révélait que les deux rapports des médecins légistes confirmaient qu’Omar Laabidi avait été agressé physiquement avant de mourir noyé, évoquant des coups de matraque, qu’aurait reçus le jeune homme.
Rappelons que selon la version de son frère qui avait fait des déclarations à plusieurs médias, « les policiers pourchassaient des supporters aux environs du stade de Rades et ont forcé Omar à sauter dans l’oued », indiquant au passage que plusieurs amis de son défunt frère ont été témoins des faits et qu’une personne a même filmé la scène mais a été forcée par les policiers de supprimer la vidéo prise.
« Mon frère s’est rendu, les policiers l’ont battu et l’ont poussé à sauter dans l’oued alors qu’Omar leur avait dit qu’il ne savait pas nager… », a-t-il dit et d’ajouter que « le policier lui a répondu : vas-y apprends à nager ».