Le juge d’instruction près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a auditionné, ce mardi 1er novembre 2022, l’ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali dans l’affaire dite de l’association « Namaa Tounes ».
En marge de cet interrogatoire qui a duré six heures, le juge d’instruction a décidé de maintenir Hamadi Jebali en liberté.
Dans une déclaration à la TAP, Me Mokhtar Jemaï, membre de son comité de défense, a indiqué que « Hamadi Jebali avait comparu sur la base de la loi relative à la lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d’argent », assurant que « le dossier de son client ne contient aucune preuve pour établir sa culpabilité « .
Il a ajouté que le maintien en liberté de Hamadi Jebali obéissait à des justifications juridiques, en l’absence de preuves qu’une infraction ait été commise.
L’avocat a, encore, fait savoir, que le juge d’instruction avait auditionné auparavant d’autres accusés dans la même affaire, et les avait maintenus en état de liberté, sans en préciser l’identité ou le nombre.
Dans cette affaire, la liste des suspects interpellés comprend notamment Hassen Meddeb, Omar Belkhiria, Adel Daâdaâ, Hamadi Jebali, Mohamed Khochlaf, Abdelkarim Slimane, Mouadh Ghannouchi et le gendre de Hamadi Jebali.
Rappelons que conformément à une décision de justice, les comptes bancaires et les avoirs de plusieurs personnes accusées dans l’affaire relative à l’association caritative Namaa Tounes, ont été gelés.
La liste publiée par la Commission tunisienne des analyses financières (Ctaf) évoque notamment le président du Mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi, son fils Mouadh, sa fille Soumaya Ghannouchi et son gendre Rafik Abdessalem, l’ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali, ses deux filles et son épouse, en plus d’autres personnes.
Rappelons également que 33 personnes dont Rached Ghannouchi ont été officiellement accusés dans cette affaire, d’appartenance à une organisation terroriste.
Comment a débuté l’affaire Namaa Tounes ? Le ministère de l’Intérieur a repéré des opérations financières louches de la part d’activistes au sein de l’association « Namaa », ainsi qu’un important flux d’argent au profit de cette association qui ne correspond pas à la nature de ses activités telles que déclarées, cela en plus de soupçons de blanchiment d’argent.
Dans un premier temps, trois personnes ont été arrêtées et des ordinateurs, du matériel électronique et des relevés bancaires ont été de même saisis.
Par la suite, plusieurs personnalités ont été inscrites sur la liste des recherchés faisant l’objet de poursuites judiciaires pour blanchiment d’argent.