Ridha Radaoui, membre de l’équipe de défense des deux martyrs, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, a annoncé le début d’une série de protestations visant à « faire tomber le système Rached Ghannnouchi et toute la bande criminelle politique et sociale ».
Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 9 février 2022, Radaoui a appelé les juges complices dans le dossier de l’assassinat à avoir honte et les a tenus pour responsables dans cette affaire.
Il a évoqué des détails de l’appareil financier secret du chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi. Ce dernier a également été accusé de blanchiment d’argent, avec l’aide de son fils Mouadh Ghannouchi.
Selon ses dires, le chef du mouvement islamiste « a vendu le sang des Tunisien » au profit du groupuscule terroriste Daech en Syrie et en Libye, décrivant le mouvement Ennahda comme un « Dracula politique ».
Maitre Radaoui a poursuivi accusant Ennahdha d’avoir saboté ses rivaux politiques et détruit tous ses concurrents à travers l’espionnage.
Bechir Akremi et l’affaire Chokri Belaid
De son côté, Faten Mahnaoui, membre du comité de défense, a révélé que l’ancien procureur de la République, Bechir Akremi, proche du mouvement Ennahdha, est poursuivi par la justice militaire dans une affaire d’espionnage.
Selon ses dires, Akremi a commis des crimes liés à des assassinats et portant atteinte à la sécurité de l’État, et s’est mis à la disposition de parties étrangères en échange d’argent.
Mahnaoui a ajouté que « les affaires concernent la fraude matérielle et morale, la destruction de documents et la participation à un meurtre avec préméditation, en plus des accusations de trahison, d’espionnage et de perturbation des activités d’écoutes téléphoniques qui l’auraient impliqué et révéleraient l’assassinat de Chokri Belaid. »
Et de souligner que Akremi est accusé, devant le pôle financier et économique, pour ses relations avec les services secrets financiers de Rached Ghannouchi.
Le comité de défense des deux martyrs, Belaid et Brahmi, a également que la ministre de la Justice Leila Jaffal a ouvert une enquête administrative contre le procureur de la Cour d’appel de Tunis.
« L’enquête a été ouverte contre tous ceux impliqués dans le ‘cimetière de Akremi’ dans le tribunal de première instance de Tunis », ajoute-on.
De son côté, Kouthair Bouallague a fait savoir que l’appareil secret d’Ennahdha est impliqué dans l’affaire des assassinats politiques, précisant que 26 plaintes ont été déposées à l’encontre des dirigeants du parti islamiste.
« Seuls 10 personnes ont été poursuivies en justice tandis que les 16 personnes restantes dont Rached Ghannouchi, n’ont pas comparu devant le tribunal. Nous avons de ce fait décidé de porter plainte contre tous les magistrats ayant caché des preuves et perturbé le bon déroulement de cette affaire », a t-il dit.