La chambre pénale du tribunal de première instance de Tunis a décidé ce jeudi de mettre en délibéré l’affaire opposant la présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, à l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE). Le verdict sera rendu à une date ultérieure.
Abir Moussi s’est présentée ce matin devant la chambre pénale, dans le cadre d’une plainte déposée contre elle par l’ISIE à la suite de déclarations médiatiques critiques à l’égard du processus électoral législatif du 17 décembre 2022.
Ces propos, tenus lors d’une conférence de presse en décembre 2022, sont considérés par l’ISIE comme portant atteinte à son indépendance et troublant l’ordre public. L’affaire est instruite en vertu de l’article 24 du décret-loi n°54 relatif aux infractions en lien avec les systèmes d’information et de communication.
Lors de l’audience de ce jeudi, l’avocat commis d’office pour défendre Abir Moussi a annoncé son retrait, invoquant une situation de « détention illégale » de sa cliente, selon ses termes rapportés par Mosaique fm.
Il a rejoint ainsi l’équipe initiale de défense qui avait décidé, depuis plusieurs mois, de ne plus suivre les procédures judiciaires dans les différentes affaires visant la présidente du PDL. La chambre pénale a donc pris acte de ce retrait et a décidé de se prononcer ultérieurement.
Lors d’une précédente audience, en mai dernier, la défense avait également boycotté les débats, tandis qu’Abir Moussi elle-même avait refusé de répondre à la justice, qualifiant les procédures à son encontre d’« anticonstitutionnelles » et contraires aux conventions internationales.
Abir Moussi est détenue depuis le 3 octobre 2023. Elle fait face à plusieurs autres affaires en justice, dont deux également initiées par l’ISIE.