Les agents de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) ont décidé de suspendre les activités de leur entreprise et ce, à partir de ce jeudi 8 février 2018.
Cette décision intervient sur fond de grèves à répétitions au sein de l’entreprise comme l’a indiqué ce mardi 6 février Ahmed Nasri, secrétaire général du syndicat des cadres de l’entreprise, sur les ondes de Jawhra Fm.
Il a fait savoir que les syndicats des salariés et des cadres de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), ont décidé de suspendre les activités de l’entreprise pour protester contre les grèves et mouvements de protestation observés autour des unités de production de l’entreprise.
Il a également appelé le gouvernement à intervenir pour trancher le problème de la CPG qui reste dans l’incapacité de résoudre tous les problèmes de chômage dans la région, selon lui.
Cette suspension est d’autant plus alarmante que la production de phosphate n’a pas dépassé 160 mille tonnes, depuis le début de 2018, contre 500 mille tonne, durant la même période de 2017, d’après la Compagnie des phosphates de Gafsa.
La chute de la production est due à la paralysie de l’activité des différentes unités de la compagnie, dans les délégations du bassin minier à Metlaoui, Redeyef, Mdhilla et Om Larayes où des tensions ont éclaté, suite à l’annonce par la CPG, le 20 janvier 2018, des résultats de la quatrième partie du concours de recrutement d’un total de 1700 agents d’exécution, rapporte l’agence TAP.
Depuis, des tentes sont érigées un peu partout sur les sites de la compagnie par les protestataires qui réclament un emploi.
Ces mouvements protestataires bloquant la production ont connu leur apogée en novembre 2017 quand des sans-emplois ont bloqué la route nationale N14 à Meknassi empêchant la circulation des camions de transport de phosphate et des voitures administratives.
Un sit-in a été également observé en face de la municipalité à l’appel de la coordination locale pour l’emploi et le développement. Ils ont, également, bloqué l’accès au siège de la délégation.
Il faut noter que la Tunisie a perdu près de deux milliards de dollars ces dernières années en raison d’une baisse des exportations de phosphate suite aux manifestations répétées à Gafsa.
Un arrêté portant établissement et actualisation de la liste des sites de production et des installations sensibles et vitales déclarés zones militaires interdites est paru dans le dernier numéro du Journal officiel de la République tunisienne (JORT) daté du 27 novembre 2017.