Lors de son passage à l’émission présentée par Samir Ouafi «Pour qui ose seulement !», diffusée sur Attounissia TV, Hamed Karoui, ancien Premier ministre sous Ben Ali et actuel président du Mouvement Destourien, s’en est particulièrement pris à deux députés d’Al Massar, Samir Taieb et Karima Souid.
La réaction de la députée ne s’est pas faite attendre puisqu’elle a aussitôt publié un «droit de réponse» sur son statut Facebook. Une riposte féroce qui a été reprise sur la page Facebook d’Al Massar.
Contactée par Webdo, la députée s’est défendue, sans ambages, d’avoir soutenu l’ancien président Ben Ali, tout simplement parce qu’elle affirme n’avoir jamais fait de politique en Tunisie avant la Révolution. «J’ai travaillé pour des entreprises privées, et j’ai 17 années de spécialisation sur la Tunisie. J’étais directrice de projet dans le tourisme et je n’ai jamais fait de politique avant Janvier 2011», nous rétorque Karima Souid en réponse à ces accusations.
Hamed Karoui l’a notamment accusée d’avoir soutenu Ben Ali, d’avoir participé à sa campagne électorale de 2009 et aux festivités du 7 novembre en France. En réponse, Karima Souid précise d’abord «qu’il s’agit probablement d’un homonyme», réfutant en bloc ces accusations jugées diffamatoire.
«Après m’avoir accusée d’avoir contribué à la campagne électorale 2009 de Ben Ali, dictateur déchu, je l’informe que Mme Souid à laquelle il se réfère est probablement une homonyme ayant un prénom différent et ayant exercé au ministère de l’Intérieur français, à qui je laisserai elle-même le soin de répondre à ces accusations. Pour ma part, je n’ai, ni de près, ni de loin, participé ni soutenu, ni appelé à soutenir la dictature, ni les élections de la dictature, ni les suppôts de la dictature tel que le dénommé Hamed Karoui. Je n’ai non plus jamais participé à aucune organisation, ni festivité de vos fêtes du 7 novembre !», précise-t-elle dans son droit de réponse.
«J’attribue cette faute au mieux à ses divagations politicardes de bas niveau. Au pire, à son petit désir de revanche car je me demandais sur Nessma TV il y a une dizaine de jours, pourquoi cet homme devenu soudainement donneur de leçons n’était pas passé par les procédures de la Justice Transitionnelle.
Tous les « Souid » ne se ressemblent pas, en revanche, Hamed Karoui n’aura pas changé au cours des années», ajoute-t-elle.
«Au lieu de diffamer aussi vilement une citoyenne tunisienne, j’aurais attendu de cet homme qu’il ait des remords pour avoir laissé croupir en prison le Président Bourguiba duquel aujourd’hui il a l’outrecuidance de se considérer comme héritier. J’aurais attendu de cet homme qu’il ait des remords pour avoir vu croupir en prison des opposants au régime de Ben Ali, pour avoir su que nos concitoyens étaient torturés dans des conditions abominables et de s’être tu.
Monsieur, vous êtes d’un autre temps, d’un temps révolu. La Révolution et ses valeurs de probité intellectuelle vous sont bien étrangères.
Ce communiqué est bien entendu sans préjudice des voies de recours pour préserver mon honneur auprès des instances juridictionnelles compétentes», lance la députée révoltée par les propos de l’ancien Premier ministre.
Ainsi, elle déclare «se réserver le droit d’attaquer en justice Hamed Karoui». Mais Karima Souid fustige également le présentateur Samir Ouafi, nous déclarant qu’«il n’a pas eu la décence de faire des recherches à mon sujet». «Je considère que le présentateur n’était pas dans un rôle de journaliste impartial et neutre…»