Après les manifestations organisĂ©es vendredi dernier dans plusieurs gouvernorats du pays contre la diffusion du film d’animation Persepolis par NessmaTV, aujourd’hui Tunis a connu une autre grande manifestation. Avec pour slogan « A3ta9ni » (laisse-moi tranquille), cette dernière se dĂ©finissait comme Ă©tant une marche pour la dĂ©fense de la libertĂ© individuelle et contre la dictature au nom du SacrĂ©.
InitiĂ© sur Facebook par des indĂ©pendants ne reprĂ©sentant ni NessmaTV ni un parti en particulier, cet Ă©vĂ©nement a regroupĂ© environ 10.000 personnes sur le rĂ©seau social. Le rassemblement a dĂ©butĂ© Ă la Place Pasteur pour parcourir l’Avenue Mohamed 5 jusqu’Ă la Place des Droits de l’Homme. La majoritĂ© des prĂ©sents appartenaient aux partis PDM et El Afek.
Selon les premières estimations, près de 5000 personnes ont participĂ© Ă cette marche. « L’Avenue Mohamed 5 Ă©tait remplie de bout en bout. Ce qui m’a impressionnĂ©, c’Ă©tait la prĂ©sence de toutes les classes sociales et de personnes d’un certain age, ainsi que de femmes voilĂ©es… c’était une rĂ©ussite totale », nous a tĂ©moignĂ© Maitre Monia Bousselmi.
Ă€ noter qu’un meeting du PDM Ă©tait programmĂ© aujourd’hui, fin de l’après-midi, Ă la salle Saidya Ă Sidi Bou Said. Lequel a drainĂ© plusieurs manifestants vers la banlieue nord, engendrant ainsi un embouteillage incroyable.
Cette marche nous rappelle celle du 26 juin dernier. Une situation similaire s’Ă©tait produite lorsqu’un groupe d’extrĂ©mistes avait attaquĂ© la salle de cinĂ©ma Africart, suite Ă la projection du film controversĂ© (Ni Allah Ni maĂ®tre). Quelques jours après l’incident de l’Africart, une manifestation se dĂ©roulait, le 7 Juillet, dans la capitale, Ă l’Avenue Mohamed 5, pour dĂ©noncer cette agression et condamner l’extrĂ©misme et l’obscurantisme.
Les plus pessimistes pensent que notre pays est en train de se diviser en deux. Encore plus depuis la polĂ©mique Persepolis. Ces successions de manifestations, tĂ©moignent-elles d’une solidaritĂ© grandissante entre les Tunisiens ou bien dĂ©noncent-elles une faille qui ne cesse de les sĂ©parer les uns des autres?
