Maher Zid, recruté au greffe du tribunal de Tunis après avoir bénéficié de l’amnistie générale, avait été arrêté le 8 novembre 2013 pour détention de documents confidentiels en rapport avec des affaires de terrorisme. Il lui est reproché le fait d’avoir accusé des cadres du ministère de l’Intérieur d’être derrière l’assassinat de Chokri Belaid. Blogueur, Mahed Zid s’est attaqué à plusieurs figures de la société civile.
Le juge d’instruction a décidé, hier soir de le libérer pour des raisons non encore élucidées. S’adressant aux médias, après cette décision, Maher Zid a déclaré que l’acte qu’il a commis n’est pas très grave, il implique, à la limite, une amende. Il a indiqué qu’il a été surpris d’avoir été traduit en justice sur la base de la loi antiterroriste et appelé à l’abrogation de cette loi qu’il trouve injuste et injustifiée après la révolution. Quant aux conditions de détention, il a avoué n’avoir pas été torturé et n’avoir pas fait l’objet de traitements inhumains.
Cette déclaration est assez curieuse de la part du prévenu qui risque de lourdes peines pour les faits qui lui sont imputés. Il n’a pas nié l’accusation qu’il a banalisée et ramenée à une simple contravention, ce qui confirme le flagrant délit. Seulement, il a rejeté la base des poursuites en remettant en cause la loi du 10 décembre 2003 relative à la lutte contre le terrorisme et en appelant à son abrogation.
Maher Zid n’a pas expliqué les raisons pour lesquelles il avait pris possession de documents confidentiels dans des affaires aussi graves et sensibles. Qu’allait-il en faire ? En tout état de cause, l’acte est sévèrement condamnable dans le contexte actuel marqué par les dangers de plus en plus menaçants que représente le terrorisme.
Les syndicats de police ont à maintes reprises, dénoncé la divulgation du secret de l’instruction et des enquêtes qui aident les terroristes à prendre des précautions, à changer de méthodes et à programmer leurs actions. Ils suspectent l’existence de connivences dans les milieux politiques, les institutions de l’Etat, l’Administration et la Justice.
Lors de la conférence tenue samedi dernier à la Faculté des sciences juridiques, sociales et politiques de Tunis, le secrétaire général des forces de sécurité national, Sahbi Jouini, a par ailleurs, critiqué le recrutement dans les greffes de tribunaux de personnes impliquées dans des affaires terroristes.