A l’ouverture du festival de Douz, Moncef Marzouki se trouvait à la tribune d’où il a prononcé un bref discours dont l’accent martial a surpris l’assistance. Cette prise de parole a été diffusée par la télévision nationale.
Avec des allures de Duce, le président provisoire s’en est pris violemment à ce qu’il a qualifié de contre-révolution, promettant de mener la révolution vers ses objectifs.
Surpris par cette harangue inattendue, le public, bon enfant, a poliment applaudi tout en se demandant quelle mouche a encore pu piquer le locataire de Carthage pour qu’il politise l’ouverture d’un festival qui n’a rien à voir avec les tensions actuelles.Aussitôt prononcée, aussitôt passée à la trappe, cette allocution agressive a vite laissé place au hennissement des chevaux et la cavalcade des chameaux. Dans ces conditions, on peut se demander l’utilité de pareils discours et leur opportunité devant un public absolument pas intéressé par ces tiraillements politiciens.
Viendrait-il à l’esprit d’un président de discourir dans un stade ? C’est le cas dans cette Tunisie en transition, livrée aux calculs politiciens et aux manœuvres de toutes sortes.