La saison touristique bat son plein à Djerba, avec des indicateurs en nette amélioration, mais certains défis structurels continuent de peser sur les professionnels du secteur. C’est ce qu’a tenu à rappeler Haithem Jbeniani, un hôtelier de l’île, réagissant à une vague d’interprétations erronées de ses propos publiés récemment sur les réseaux sociaux.
Dans une mise au point claire, il affirme que « la situation touristique à Djerba se déroule normalement, avec même une hausse notable du nombre de nuitées ». Il précise que les établissements hôteliers fonctionnent à pleine capacité et que l’approvisionnement en denrées alimentaires et en marchandises est fluide. Sur le plan sécuritaire, l’île semble avoir tourné une page : « Le contexte est apaisé, après une lutte efficace contre les formes d’extrémisme qui ont, à une époque, visé même des institutions touristiques », écrit-il.
Mais au-delà de ce tableau globalement positif, l’hôtelier refuse de taire les difficultés qui subsistent et qu’il juge « lourdes à porter pour les professionnels ». En premier lieu : les coupures récurrentes d’eau potable, qui contraignent certains hôteliers à recourir à des solutions de fortune « embarrassantes face aux clients ». À cela s’ajoutent les interruptions d’électricité et une pression croissante liée à l’affaiblissement du pouvoir d’achat.
« Nos clients étrangers, notamment les Libyens, souffrent d’un pouvoir d’achat limité. Quant aux Tunisiens, la suppression des paiements par chèque a aggravé une crise de liquidités déjà ancienne », poursuit-il, soulignant que cette situation compromet la rentabilité des unités hôtelières.
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L’hôtelier insiste : il ne s’agissait en aucun cas de lancer une alerte alarmiste ou de noircir la situation. « Certains ont déformé mes propos et tenté de les instrumentaliser à des fins malveillantes, dans le but de nuire à l’image du tourisme ou de semer le trouble entre les professionnels et l’administration », dénonce-t-il.
Et de conclure, avec un ton résolument combatif : « Qu’ils sachent que malgré les obstacles, nous continuerons à travailler avec détermination pour réussir cette saison. La vraie alerte, c’est l’état de certaines âmes malades, qui transforment la souffrance des autres en opportunité de nuisance gratuite ».
Dans une île qui reste l’un des piliers du tourisme tunisien, cette parole venue du terrain rappelle que si les visiteurs sont bien là, la pérennité du secteur exige des solutions concrètes aux problèmes de fond.