Le président de la Chambre syndicale des grandes surfaces, Hédi Baccour, à révélé à Business News que « sur douze mois, la taxe de 100 millimes sur les tickets de caisse aurait rapporté environ trente millions de dinars aux recettes de l’État de la part des moyennes et grandes surfaces ». Un chiffre qui inclut Carrefour, Géant, Monoprix, Magasin Général et Aziza, et calculé sur la base des transactions faites par ces divers opérateurs.
L’État tunisien avait décidé d’imposer, dans la Loi de Finances 2022, une taxe de 0,1 dinar sur les tickets de caisse des grandes surfaces et des magasins des galeries marchandes, une mesure qui n’est entrée en vigueur que le 1er février 2022, faut-il préciser.
Maintenant, la question qu’on doit se poser : l’Etat tunisien doit-il se réjouir de cette nouvelle taxe qui ne représente, en tout et pour tout, que 0,08% du total des recettes fiscales ? Dans d’autres pays, les tickets de caisse sont institués non pas pour ramasser cette somme, misérable en toute circonstance (30 millions de dinars, c’est à peu près 9 millions d’euros), mais pour prévenir la fraude fiscale.
En Allemagne, par exemple, les tickets de caisses sont rendus obligatoires dès le 1er janvier 2020 pour mettre un terme à l’une des principales sources de fraude fiscale dans le pays. Selon la cour des comptes allemande, 10 milliards d’euros échapperaient chaque année au fisc en raison de manipulations de caisses dans la restauration et les petits commerces.
A notre avis, l’Etat tunisien, au lieu d’imposer une taxe de 100 millimes sur les tickets de caisse, aurait dû rendre obligatoires les caisses enregistreuses dans les cafés, les restaurants et les petits commerces pour lutter véritablement contre la fraude fiscale.
Prévue pour janvier 2016, la mise en service des caisses enregistreuses est jetée, depuis, aux oubliettes. Aujourd’hui, on en parle même plus.