Une première télévisuelle cet après-midi sur notre télévision nationale. En effet, la Chaîne Nationale 1 a retransmis la conférence de presse du porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Laroui, à travers la chaîne qatarie, El Jazeera. C’est comme si les rôles s’étaient inversés, une chaîne étrangère transmettant un événement à une chaîne nationale d’un événement qui se produit sur notre pays. À moins que l’Etat tunisien nahdhaoui n’ait cédé les « droits de retransmission à El Jazeera à la manière des rencontres sportives » !
Bref, une véritable honte pour ne pas dire davantage…Mais revenons à la conférence de presse qui avait pour thème les derniers actes terroristes qui ont secoué le pays, et le secouent encore, et qui ont fait deux victimes parmi les forces de la garde nationale, les martyrs Mahmoud Ferchichi et Karim Hamdi.
En fait, le porte-parole du ministère a donné quelques précisions à propos du nombre et de la nationalité des terroristes impliqués dans cette opération. Il a souligné qu’ils sont au nombre de quinze dont neuf ont été tués à la suite de leur traque par les forces de sécurité et l’armée alors que quatre ont été arrêtés et deux autres sont encore en état de fuite, mais les forces de sécurité poursuivent leurs efforts afin de les arrêter. Il a précisé que le terrorisme est un phénomène régional qui concerne tous les pays du Maghreb et que les terroristes, outre des Tunisiens, portent la nationalité algérienne et mauritanienne.
Sur un autre plan, il a relevé que les forces de l’ordre ont découvert des plans visant à faire des attentats contre des administrations de souveraineté ainsi que contre plusieurs personnalités politiques nationales.
Evoquant la situation professionnelle et les garanties en faveur des agents de l’ordre, il a relevé l’anomalie que les fonctionnaires de l’Etat les plus exposés au danger ne bénéficient encore d’aucune garantie ou de protection particulière. Il a souligné qu’une législation serait en gestation pour permettre au statut des agents de leur procurer des garanties suffisantes.
Enfin, et parlant de la réaction des agents de l’ordre hier à la caserne d’El Aouina à l’encontre des trois « présidents », et des éventuelles sanctions administratives qui pourraient être prises contre les agents « fautifs », il a fait preuve d’une certaine souplesse considérant d’abord qu’il s’agissait d’un problème administratif interne au ministère de l’Intérieur, avant d’ajouter qu’il fallait comprendre la grande colère des agents de l’ordre très remontés contre ce qui s’était produit la veille à Gboullat. Une manière de ne pas froisser ou de provoquer le mécontentement des forces de l’ordre dans ce contexte plein de dangers…