A l’occasion de la séance d’audition, organisée, hier, par la commission de réforme administrative et de lutte contre la corruption, relevant de l’Assemblée nationale constituante (ANC), le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, a annoncé qu’«une entreprise étrangère spécialisée a proposé ses services pour récupérer les avoirs de la Tunisie spoliés et placés à l’étranger».
Dans sa première proposition, cette entreprise a réclamé une avance d’un milliard de dollars avant le début de sa mission de récupération de ces biens, a indiqué Chedly Ayari.
Cependant, une seconde proposition a été transmise aux autorités tunisiennes, en vertu de laquelle l’entreprise obtiendra la même somme mais, cette fois, après la récupération des avoirs spoliés. «La BCT œuvre, en coordination avec le gouvernement à examiner cette offre», a déclaré le gouverneur de la BCT.
En partant des estimations avancées par des ONG (5 milliards de dollars), l’acceptation de cette deuxième proposition permettra à la Tunisie de récupérer 75% de ces avoirs spoliés, le restant étant payé à l’entreprise chargée de leur récupération.
N’est-ce pas une sérieuse idée à creuser pour les autorités tunisiennes, surtout que le président de la République, Moncef Marzouki, avait estimé, lors d’une interview accordée, la semaine dernière à une chaîne suisse, que «la Tunisie est un petit pays qui n’a pas de bons avocats, de bons experts pour aller chercher, fouiner…» !?
Il est vrai que la somme à payer est conséquente, mais n’est-ce pas un mal nécessaire afin que l’Etat encaisse quatre milliards de dollars ?