Vendredi dernier, une énième manifestation devant les locaux de la télévision a eu lieu. Mais cette fois-ci, elle a accueilli une guest star, Sihem Ayadi, dans ses rangs; celle qui fut virée de l’émission « Dimanche Sport » et qui a été vue encourager les manifestants salafistes, nahdhaouistes et comparses, à insulter et menacer des directeurs, animateurs et journalistes.
Muni d’un haut-parleur, un manifestant « barbe longue » a commencĂ© Ă citer quelques noms et prĂ©noms de personnes travaillant au sein de cet Ă©tablissement, toutes catĂ©gories confondues: Ă l’instar du directeur de la communication de la tĂ©lĂ©vision tunisienne, Elyès Jarraya.
Chaque patronyme Ă©tait suivi d’une insulte ou d’une menace, voire mĂŞme d’une fatwa, comme celle adressĂ©e spĂ©cialement Ă Madame Leila Jaouadi, journaliste/prĂ©sentatrice du JT. L’homme au haut-parleur n’a pas pu s’empĂŞcher de lui annoncer « qu’ils » Ă©taient prĂŞts Ă la violer, la crucifier, pour ensuite l’égorger et qu’avant tout ça, elle goutterait aux bienfaits de l’acide (Ma Fark), tout comme au bon vieux temps des annĂ©es 80 qui ont terrorisĂ© la population tunisienne. Cette arme sans Ă©gale, qu’Ennahdha essaye d’effacer de nos mĂ©moires, jaillit de la bouche mĂŞme des barbus et de leurs sympathisants.
Quant Ă Madame Sihem Ayadi, on se demande quelle mouche l’a piquĂ©e pour manifester avec des salafistes, contre ceux qui furent ses collègues, il n’y a pas si longtemps.
Samedi après-midi, lorsque les tentes ont été levées, plusieurs ont cru au départ des sit-inneurs. Que nenni, ils étaient partis pour cause de tempête. Car ce matin, dimanche 11 mars, ils sont de retour devant les locaux de la télévision.
