Dans un contexte post révolutionnaire, on entend de plus en plus des revendications considérées comme peu orthodoxes pour les uns.
Alors que le peuple tunisien réclame des réformes sur les plans social et économique, certaines voix s’élèvent pour demander l’égalité dans l’héritage, la reconnaissance des minorités religieuses ou sexuelles, etc…
À ces voix viennent s’ajouter celles qui prônent désormais la légalisation du cannabis. Karim Chair, membre du parti « Les Démocrates », nous parle de cette nouvelle initiative citoyenne, un collectif pour la légalisation du cannabis baptisé CO.LE.C.
« La création du collectif vient d’un constat d’échec de l’approche sécuritaire de la lutte contre la drogue et le cannabis. En effet, cette guerre contre la drogue n’a engendré qu’une augmentation du crime organisé, du nombre de consommateurs ainsi que de la population carcérale (un tiers des prisonniers sont en détention pour consommation de stupéfiant).
Face à ce bilan catastrophique le collectif propose la légalisation du cannabis en opposition à l’approche sécuritaire.
Cet alternative a vu le jour après une étude comparative des diverses expériences entreprises à travers le monde, notamment au Canada, aux Etats-Unis, en Uruguay…
Ces expériences ont montré qu’une légalisation du cannabis aurait pour effet sur le court terme une légère augmentation de la consommation du cannabis avec une nette régression dans la consommation de l’alcool et de drogue dure, une baisse considérable de la population carcérale.
A tout cela s’ajoute le renflouement des caisses de la trésorerie (notre étude estime les gains nets à hauteur de deux milliards de dinars sans compter les revenus de l’export et de la consommation étrangère) ».
Cette étude sera présentée plus longuement et avec plus de détails lors d’une conférence de presse qui sera tenue dans le cadre du lancement du collectif et ce, au cours du mois février ».