Ils sont 8315 détenus, pour détention, écoulement et consommation de produits stupéfiants, sur un total de 25.000 prisonniers, à croupir dans les prisons tunisiennes, recensement arrêté le 9 décembre dernier. C’est notre consœur Elodie Auffray, de «Libération», qui l’affirme dans un long reportage consacré à la répression exercée sur les jeunes, dont le seul tort, dans leur majorité, est d’avoir fumé un joint. Pire, certains n’en connaissent même pas l’odeur, mais vont quand même au trou pour d’autres délits souvent futiles.
La collaboratrice du quotidien français n’a pas manqué, en tout cas, de brosser un tableau exhaustif dans lequel elle met le doigt sur un sujet d’une importance capitale, d’autant que moult témoignages sont venus enrichir son récit, notamment ceux des jeunes rappeurs, Weld El 15 ou Hamzaoui, celui-ci constatant tout de même : «On a réussi à faire prendre conscience que c’était un problème», en référence aux multiples tubes consacrés à ce qui est considéré comme une aberration, de continuer à appliquer la loi de 1992 sur les stupéfiants, stipulant qu’il «Sera puni de l’emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 1000 à 3000 dinars tout consommateur ou détenteur à usage de consommation personnelle de plantes ou matières stupéfiantes».
Le reportage est truffé, par ailleurs, d’autres témoignages de gens ayant eu maille à partir avec la justice ou de leurs proches, tous unanimes à condamner cette loi…